callo
Jocistes morts en déportation qui ont témoigné héroïquement leur foi chrétienne
du diocèse Saint-Denis-en-France: Marcel Carrier - René Rouzé - Fredo Dall'Oglio
Source: Charles Molette, "Martyrs de la résistance spirituelle ____________
victimes de la persécution nazie décrétée le 3 décembre_______________
1943" - 2 volumes, 1999, Ed. F-X de Guibert____________________

Voir aussi: Hommage à Marcel Carrier (29 avril 2007)
Voir aussi:
Discours prononcés à l'occasion de cet hommage (29 avril 2007)
Et aussi:
1) Liste des 50 militants chrétiens français morts en déportation dont la cause de béatification est introduite à Rome
2) La JOC sous l'occupation allemande

3) La J.O.C. hors la loi
4) La JOC - naissance sous l'impulsion de Joseph Cardijn
5) Championnet: histoire d'un engagement
6) La prière jociste
7) Mort de Marcel Carrier (Paul Beschet)
8) Lettre d'Edith Stein à Pie XI




Marcel Carrier
1922-1945
jociste de Saint-Ouen
tourneur manœuvre
(dossier de béatification déposé à Rome
Une plaque en marbre à sa mémoire a été apposée sur la façade de l'église N.D. du Rosaire de Saint-Ouen le 29 avril 2007, jour de son anniversaire et journée commémorative des martyrs de la déportation audoniens, en présence des autorités de la Ville et des anciens combattants)
Né le 29 avril 1922 à Paris au sein d'une famille ouvrière, très jeune il devient tourneur manœuvre. Bientôt il découvre la J.O.C. au Centre Championnet (Paris). Avec un grand sens de la solidarité ouvrière et un caractère de chef, il est choisi en peu de temps fédéral jociste à la Fédération Paris Nord. Le 3 août 1940 il épouse une jeune Audonienne, Paulette Disant, jociste elle aussi, dans l'église Notre Dame du Rosaire de Saint-Ouen, et s'installe dans cette ville 5, rue Nicolet, dans un immeuble qui existe encore. Après son mariage, il entre à la L.O.C (Ligue ouvrière chrétienne, prolongement de la J.O.C pour les adultes). Le foyer accueille trois filles. C'est à peine quelques jours après la naissance de la dernière qu'il est requis pour le S.T.O. en Allemagne. Il part début août 1943 et est affecté à Weimar. Il y reprend aussitôt son activité de rassembleur des jeunes ouvriers français dispersés dans la région. Son intense activité de militant en dépit du danger aboutit à son arrestation le lundi 17 avril 1944, pour "action catholique". Le 25 septembre 1944, il est formellement condamné et fait prisonnier dans le camp de concentration de Flossenburg (n° 28905). Après la quarantaine, il est transféré au kommando de Zwickau. Marcel Carrier est torturé pendant les interrogatoires de la S.S. Il meurt le 6 mai 1945 à Neustad-sur-Tachau sur la route d'évacuation (à l'approche des troupes américaines) sous le coup d'une raffale de mitrallette tirée par une kapo qui surveillait la colonne, selon le témoignage de Paul Beschet (Mission en Thuringe). La capitulation nazie sera signée deux jours plus tard à peine par Wilhelm Keitel, le 8 mai 1945. Marcel Carrier n'a pas eu la joie de voir le jour de la paix retrouvée.








Fredo Dall'Oglio
1921-1944
jociste de Romainville

(dossier de béatification déposé à Rome)






Né le 6 juillet 1921 près de Trente (Italie), Fredo arrive en France avec sa famille lorsqu'il n'avait que trois ans, en 1924. La vie en France débute dans la précariété absolue: logeé d'abord dans une roulotte, puis dans une baraque, la famille arrive enfin à habiter une petite maison 11, passage Michelet à Romainville. A treize ans, Fredo passe son certificat d'études avec mention "bien". A seize ans, il entre dans le monde du travail. D'abord, garçon de courses, puis aide-préparateur en pharmacie à Levallois-Perret. Fredo découvre à ce moment-là la J.O.C à Romainville. Il y prend rapidement une part active en suscitant de nouvelles activités d'étude, de réflexion et de loisirs. En 1940, Fredo devient fédéral jociste à la Fédération Paris Est et élargit son action sur toute la banlieue Est de Paris. Il se fiance avec une jeune travailleuse jociste fédérale comme lui peu avant sa déportation en Allemagne. En 1943 en effet, le S.T.O. interrompe ses projets. Le 5 mars 1943, Fredo arrive à Berlin. Il est affecté à une usine de laques et peintures à Weissensee. Rapidement il prend en charge l'animation des jeunes français qui se trouvent dans la zone Est de Berlin. Le 6 juin 1943, Fredo est arrêté par la Gestapo. Ses livres et écrits sont confisqués. Fredo est conduit en prison. Puis, d'autres jocistes viennent le rejoindre. Ils ont le courage de réorganiser leur vie jociste. La Gestapo les disperse alors dans différents lieux. Fredo fut appelé au bureau pour y signer sa condamnation. Le motif: "par son action catholique et l'organisation de groupes illégaux, a nui gravement à l'Allemagne". Le 9 septembre 1944, Fredo est affecté à l'Arbeitslager de Wulheide. Il y tombe bientôt malade. Il meurt le 31 octobre 1944.




René Rouzé
1922-1945
jociste de Livry-Gargan

(dossier de béatification déposé à Rome)
Né le 11 janvier 1922 à Bombon, Seine-et-Marne, il arrive en 1933 avec ses parents à Livry-Gargan, s'établissant 50, rue Jean-Jacques-Rousseau. Il avait alors onze ans. Les parents de René se disaient "agnostiques", c'est pourquoi le jeune garçon vint à la la connaissance de la foi chrétienne grâce à un ami, Élie Leroy, qui sera plus tard déporté en Allemagne au même temps que lui. C'est aussi par cet ami que René connut la J.O.C. et qu'il s'y est engagé avec l'enthousiasme du "jeune converti". En 1943 la réquisition pour le S.T.O. le touche aussi. Il venait de se fiancer. René Rouzé part pour l'Allemagne le 27 juillet 1943. Après une affectation à Potsdam, il se retrouve près de Dessau dans une usine de produits chimiques. Il écrit à son ami Leroy: "Je serais content si, avec les copains, nous arrivions à tirer parti de notre exil et à lui donner une signification". René organise pas mal de choses parmi les jeunes du S.T.O. Arrêté le 24 novembre 1944, René Rouzé fut transféré à Hirschberg au Camp des Juifs du 7 au 21 décembre. Puis, le 21 décembre, au Camp de Gross Rosen jusqu'au 6 février 1945. Enfin, au Camp de Dora où il est mort le 20 février 1945.
Marcel Callo
jociste rennais
1921-1945
(béatifié par Jean-Paul II le 4 octobre 1987)
Né à Rennes le 19 mars 1921, Marcel Callo est le second d'une famille de neuf enfants. A 12 ans, il entre en apprentissage et prend à cœur son rôle d'aîné après le départ de son frère au séminaire. Il adhère d'abord à la croisade eucharistique. Puis il entre chez les scouts. Il s'engage dans l'imprimerie où il travaille comme typographe. Le jeune homme devient rapidement un ouvrier compétent et serviable, apprécié de son contremaître et des jeunes apprentis qu'il conseille et encourage. Sa condition de jeune ouvrier le décide d'entrer à la J.O.C. où il tient à privilégier la vie spirituelle nourrie par la lecture de l'Évangile comme source de toute action. Devenu président de la section, il se dépense sans mesure pour assumer les responsabilités. L'armistice de 1940 amène un grand tournant: les activités des associations sont officiellement interdites et les sections doivent agir dans la clandestinité; on parle alors de "JOC des catacombes". En 1943, Marcel perd sa sœur dans un bombardement des Alliés sur Rennes et se voit réquisitionné pour le S.T.O. Il venait de se fiancer. Envoyé à Zella-Melhis, il y organise peu à peu clandestinement la vie chrétienne du groupe. Ses activités le trahissent et il est arrêté le 19 avril 1944. Transféré à la prison de Gotha avec les principaux dirigeants jocistes de Thuringe, dont Marcel Carrier, il est envoyé au camp de concentration de Flossenburg, puis à celui de Mauthausen où il partage les effroyables souffrances de tous les déportés et pâtit avec eux de l'affolement des nazis devant l'avance alliée. Il meurt d'épuisement le 19 mars 1945, assisté par un camarade bouleversé devant son attitude courageuse et pleine d'espérance.

Marcel Callo est très connu et vénéré en Allemagne. Une église et une rue portent son nom dans notre diocèse de Saint-Denis rappelant sa trajectoire héroïque:
Église Marcel Callo
1, rue Marcel Callo
93290 Tremblay-en-France