Éditions
Obsidiane
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Gérard Cartier
(1949)
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Gérard Cartier est
ingénieur (le
tunnel sous la Manche, le Lyon - Turin) et poète. Ses
premiers livres
tirent leur motif de l’Histoire : la déportation
de Robert Desnos (Alecto
!, Obsidiane, 1994) et la résistance en Vercors (Introduction
au désert, Obsidiane, 1996; Le
désert et le monde,
Flammarion, 1997 - Prix Tristan Tzara).
Ses livres récents composent une autobiographie fantasque (Méridien
de Greenwich, Obsidiane, 2000 - Prix
Max Jacob), imaginaire (Le hasard,
Obsidiane, 2004) ou peut-être véritable (Le
petit séminaire,
Flammarion, 2007). Le dernier recueil, Tristran
(Obsidiane, 2011) interprète
librement la légende.
Cabinet
de société (Éd.
Henry, 2011) est un recueil de
récits en hommage aux saints
Lagarde
et Michard.
Il a traduit le poète
irlandais
Seamus Heaney (La
lanterne de l’aubépine, Le Temps des
Cerises). Il est par
ailleurs, avec Francis Combes, l’initiateur de
l’affichage de poèmes
dans le métro parisien qui s'est poursuivie de 1993
à 2007.
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Bibliographie
Poésie :
- Les Métamorphoses, Le Castor Astral,
2017
- Le voyage de Bougainville, L'Amourier,
2015
- Tristran,
Obsidiane,
2010
- Le petit séminaire, Flammarion,
2007
-
Le hasard, Obsidiane,
2004
- Méridien de
Greenwich, Obsidiane,
2000 (Prix Max Jacob, 2001)
- Fragments du hasard, Céphéides,
1998, HC
- Le désert et le
monde, Flammarion,
1997 (Prix Tristan Tzara, 1998)
- Introduction au
désert, Obsidiane,
1996
-
Alecto! Obsidiane, 1994
- La nature à Terezin,
Europe
Poésie, 1992
- Le déportation
d'Hermès, pièce
radiophonique, France Culture, 1987
- Passage d'Orient, Messidor,
coll. Digraphe, 1984
- Le montreur d'images, Saint-Germain
des prés, 1978
Récits :
- Du neutrino véloce ou Discours de la
virgule, Passage d'encres,
2015
- Cabinet de
société, Éd.
Henry, 2011
Traduction :
- Seamus Heaney - La lanterne de
l'aubépine, Le Temps des cerises, 1996
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Extraits
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Introduction au
désert
Parfois
un pouce entre les pages
écoutant
l’obscure leçon
j’entends au loin des pas
des souffles dans les pins alourdis
en ce temps
l’été 43...
comme si rien n’était écrit
comme si dans cette aube fossile
des enfants
erraient toujours
taciturnes
les pieds
et les mains blessés
fuyant les années
mais rien ne nous répond
les bois sont libres
les partisans muets et les lauriers coupés
il n’y a que le vent à me renifler
les nuages qui déplacent les crêtes
et le froid
qui apaise le sens
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Le hasard
Jazaïr Farasan,
VI 79
Passé le tropique
l’axe se
perd entre des îles
Tessons d’argile abandonnés par les dieux
Où parfois une excavatrice
Remonte au jour sous un masque d’or
Un cadavre carbonisé
Leurs fils sont de maigres figures d’os
Qui savent pourtant quand le soir vient
Avec la bouche imiter le chant
D’oiseaux disparus dans un siècle lointain
Avant
bien avant que l’on sût y unir
L’harmonie des vers
du temps
Que la terre était molle
Et moi aussi si j’osais
je voudrais
Ecrire une élégie dans un goût ancien
Assis sur le pont entre les treuils
Le Coran aux genoux
et rêver
La lèvre froncée sur le bout du stylo
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