Éditions Obsidiane
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Alecto !
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Alecto ! publié en 1994, a pour motif la déportation et la mort de Robert Desnos à Terezin (Tchécoslovaquie),
en 1945, peu après la libération du camp. C'est le second volet d'un diptyque commencé avec La nature à Terezin
(Europe Poésie, 1992).
Il a également été tiré une édition de luxe agrémentée d'une lithographie de Claude Picart.
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Critiques
L'appel à l'Erinnye jaillit du texte grave qui s'inscrit contre l'effacement. Douleur qui tend à se transmuer
en une image d'ascension après l'horreur.
Françoise Hàn (Europe n°789-790 - février 1995)
Alecto ! nous donne ce poème du génie humain transformé en "affliction", cette histoire
de la convergence de l'horreur et de la beauté. "Qui a beaucoup souffert", demande-t-il, "a-t-il
beaucoup appris ?" Question affreusement urgente dans cette fin de siècle.
Michaël Bishop (The French Review vol.68 n°6 - mai 1995)
Gérard Cartier est le seul poète de sa génération à avoir réussi à faire se tenir une tentative épique. Ceux qui auront demain la chance de lire
le vaste poème sur le Vercors qu'annonce son éditeur ne viendront certainement pas me démentir.
Gérard Noiret (La Quinzaine littéraire n°684 - 1 janvier 1996)
Belle et large pérégrination dans les espaces de l'Europe de l'Est, et dans les siècles de destruction.
Marie-Claire Bancquart (Europe n°813-814 - février 1997)
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Extraits
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4.4
une nuit et un matin son visage est pâle et dur le poison est broyé
il n'appelle pas Youki il ne sait plus aimer
incapable d'écrire les mots sont perdus
minces feuillets pourrissant dans un étui de fer
un chant taillé à la hache sombre chaos parsemé d'éclairs je ne veux pas
qu'aucun chant n'apprivoise l'enfer
le silence seul où mieux que tout bruit se lira le sens
une boîte de fer noyée dans un fossé
cachée sur un cadavre qu'on menait à brûler
je ne veux sur moi que le silence
S C D V O
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4.7
Septième jour de juin il descend en lui
Il est de ces choses dont Wang Wei dit
Qu'elles sont présence et absence nouées
Il a des hallucinations et parle des langues
Masque brutal d'où tombe par une fissure
Des mots inconnus
Le ciel tourne sur son aiguille
La lumière l'ombre ne se mêlent pas
Il n'a plus ici sa part
C'est la fin du jour il ne voit pas
Il n'entend pas le cri des martinets
Les lèvres agitées dans l'air muet
Son visage est une pierre savonnée
Dans son poing serré un bâton d'églantier
Maître des sommeils et de la pauvreté
L'ampoule veille seule
Il entre dans une nuit primitive
Un pays au dur parler
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