Synthèse institutionnelle |
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En cours d'écriture rappel du sommaire Mon
écrit Entre
Prométhée et Antigone (violet) Du
côté du manga (cf. jaune) L’aspect
politique de l’institutionnalisation (vert) Institution,
autorité et autoritarisme (orange) Autonomie
et individualisme (bleu) La
dette non assumée par les parents (bleu) Clinique
(marron) La
synthèse institutionnelle
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La
question de la synthèse institutionnelle et son rapport avec la
psychothérapie institutionnelle B. Penot, riche de son expérience institutionnelle avec des adolescents souffrant de "troubles graves de la subjectivation", propose une clinique institutionnelle originale qui prend acte des défauts de symbolisation présents chez ces adolescents et des transferts clivés qui naissent alors envers les différents membres de l'équipe soignante. La reprise et la mise en commun, lors de la synthèse institutionnelle, de ces vécus partiels, clivés et paradoxaux, permet à l'adolescent de subjectiver ces éléments de sa régalité psychique au lieu de les projeter massivement dans un "transfert subjectal" qui impose à 'autre d'être l'agent pulsionnel d'une subjectivation entravée. réf. http://benoit.bayle1.free.fr En pratique, seront institués des: · réunions 'soignant-soigné' et/ou 'soignant-soignant'. Il faut éviter l'écueil de la 'réunionnite', lieu de réunion vide de parole, et le non-sens de la 'réunion non-thérapeutique' au cours de laquelle s’échangent des informations sans articulation significative pour la compréhension soignante. Il faut éviter aussi l’utopie de la 'réunion-rêve', perdant le contact avec le réel pour privilégier l’imaginaire, ne tenant compte que du désir du soignant; réf. http://psychiatriinfirmiere.free.fr/ ST
ALBAN, LIEU DE PSYCHOTHÉRAPIE INSTITUTIONNELLE ·
Félix Guattari, psychanalyste et philosophe, collabore avec
Jean Oury à la clinique de " réf. http://psychiatriinfirmiere.free.fr/ « Toute psychothérapie institutionnelle repose sur l’utilisation dans un sens thérapeutique des systèmes d’échange existant à l’intérieur de l’institution, c’est-à-dire sur la verbalisation de ce qui se passe. Une psychothérapie dans un milieu non préparé est dangereuse, déstructurante, aussi dangereuse qu’un acte opératoire dans un milieu septique. La thérapie, c’est-à-dire l’instauration de relations signifiantes, appartient à tout le personnel de l’institution. Tout ce qui améliore le réseau des communications, tout ce qui permet à chacun de sortir des catégories pour s’épanouir comme sujet, a valeur thérapeutique.
Constitution d’un sous-système soignant en face d’un sous-système soigné, les deux englobés dans un seul et même système qui devient la communauté thérapeutique. Chacun participe à l’équipe avec ses techniques et sa formation particulière mais aussi en tant que personne ; égalité ne signifie pas indifférenciation mais implique une différenciation basée beaucoup plus sur les fonctions assumées dans une structure, dont le malade est partie prenante, que sur les rôles professionnels. La réunion d’équipe doit être le lieu de la « cure des scissions » où les membres vont s’attacher à résoudre leurs conflits pour éviter de réaliser les fantasmes du malade. La réunion d’équipe peut à son tour se pervertir : sclérose dans la différenciation, exhibitionnisme dans l’expression, hystérisation…
Les malades traités jouent un rôle considérable pour les nouveaux arrivants, intermédiaires qu’ils sont entre deux cultures. Un personnel bien formé dans la situation de groupe augmente les possibilités thérapeutiques d’une expérience sociale. Climat de confiance mutuelle et de respect entre malades et personnel. Les malades psychiatriques viennent souvent se faire soigner en s’imaginant qu’ils seront le réceptacle passif de quelque chose qui leur sera donné, qui leur sera fait. Les thérapeutiques biologiques et médicamenteuses entretiennent ce fantasme. Cependant la psychothérapie et la thérapie institutionnelle altèrent ce fantasme. L’objet premier de la thérapie institutionnelle, c’est l’instauration d’un système de communications qui permette de traquer les ambiguïtés et d’établir des relations aussi congruentes que possibles entre les membres de la communauté. Faire ensemble, dans le dialogue, en restant chacun différent, c’est probablement la tâche la plus difficile qui soit assignée à un être humain… et aussi la plus nécessaire. »
Extraits de « Pour une psychiatrie communautaire », J. HOCHMANN, Le Seuil. réf. http://www.calme.fr/ Ces réunions n'ont de sens que si elles se répètent, s'il y a un certain rituel qui fasse partie du travail. Or, vous savez très bien que dans tous les établissements quand on dit : " On va faire une réunion " , beaucoup de personnes disent : "Encore une perte de temps ! On n'a déjà pas le temps de faire le ménage, ou de travailler, ou de faire des piqûres !" C'est vrai, c'est souvent une perte de temps extraordinaire... Parce que c'est mal fait ! Mais on s'aperçoit qu'en faisant des réunions, à ras de terre, en disant " Qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? Tu as vu tel malade, qu'est-ce qu'il a dit ? Comment il était ? Ça t'a fait penser à quoi ?" Exploiter ainsi tout ce qui peut se passer d'échanges dans une réunion, à condition qu'il n'y ait pas de barrières hiérarchiques. Il est nécessaire de faire sauter les barrières hiérarchiques pour que ça puisse s'exprimer on s'aperçoit alors qu'on gagne un temps extraordinaire parce que des malades qui jusque là restaient complètement passifs disent : "On est là pour se soigner, pas pour travailler, on est là pour qu'on nous serve notre petit déjeuner au lit..." Tous ces arguments disparaissent de la scène, si bien que l'on s'aperçoit que, à partir de discussions dans les réunions, on peut créer des groupes d'activité où les malades eux-mêmes vont prendre tout en main. On s'aperçoit alors que parmi tous ces gens qui sont malades, il y a des gens qui sont bien plus qualifiés que les psychologues, les infirmiers, etc..., des gens qui sont là simplement endormis et qu'il faut simplement réveiller. réf. http://www.cliniquedelaborde.com/ Toute réflexion sur l'institution
se heurte à une " difficulté fondamentale " : celle des
enjeux psychiques de notre rapport à la dite institution. Ni la
formation infirmière ou médicale, ni la pratique quotidienne ne nous
permettent de penser ce qui d'une certaine façon nous pense. L'institution n'est pas un matériau docile, il n'est pas facile de s'en extraire, de s'en extirper. Ca pègue ! Nous retrouvons là, les principales leçons que nous avons
tirées de notre parcours étymologique. Rappel
d’un ancien
écrit, préambule à ce qui suit. La
synthèse institutionnelle « C’est que l’conseil ? » fût le titre d’un ouvrage de Oury, si mes souvenirs sont bons. Pour nous la question devient « C’est qui la synthèse institutionnelle ? » Notons d’emblée que la question se féminise. Le « c’est qui l’conseil » revoie à la question du père de la loi. La synthèse institutionnelle se tourne du côté de la mère. Ce sont là les premiers étayages fondamentaux pour soutenir la continuité de l’être. Il ne faut pas sous évaluer la fonction hautement signifiante de ce temps où la parole vient réveiller quelques antiennes. Le rappel d’un temps du côté du mythos que vient alimenter d’antiques démons est là pour en rappeler la puissance. Un temps où, sur l’autel, furent sacrifiées quelques figures. Car la synthèse touche au sacré et reprend à son compte l’annonce nietzschéenne « Ecce homo ». Le sacré n’est pas la religion, mais les fondements de l’humanité. Quand Dieu est mort, alors il faut des hommes prêts à affronter leur démon. Il faut que ce lève UN qui par sa parole initie la force de la vie. Il doit être celui qui n’a pas peur de la liberté, immense aspiration dans une chute vertigineuse vers la naissance de l’ OEUVRE. La synthèse institutionnelle est un outil qui permet de mesurer la santé de l’institution. Elle peut mettre au travail le pouvoir, le pouvoir médical, comme administratif. Mais surtout elle met au travail la vie même de l’institution c’est à dire sa créativité. Ca capacité a rester vivante en créant. Il s’agit de mesurer sa force créatrice pour s’adapter à la nouveauté, au vivant de l’humain. Quand elle se sclérose, alors viennent au devant de la scène, les enjeux de pouvoir autre façon de parler du mortifère. Les questions se mettent à circuler, tourner infiniment sur elle-même, signe avant-coureur d’un repli sur soi que marque une file in-active. L’institution se veut un outil au service de la folie, encore faut-il qu’elle accepte d’en payer le prix et de la mettre au travail en son sein. Les enjeux de pourvoir ne sont qu’une des formes de la servitude volontaire : Or ce tyran seul, il n'est pas besoin de le combattre, ni de l'abattre. Il est défait de lui-même, pourvu que le pays ne consente point à sa servitude. Il ne s'agit pas de lui ôter quelque chose, mais de ne rien lui donner. Pas besoin que le pays se mette en peine de faire rien pour soi, pourvu qu'il ne fasse rien contre soi. Ce sont donc les peuples eux-mêmes qui se laissent, ou plutôt qui se font malmener, puisqu'ils en seraient quittes en cessant de servir. Il n’est point
question de « abattre » car on renouerait avec
l’antienne du démon, le meurtre fondamental sur l’autel du sacré.
Point de bouc émissaire, contentons nous de ne faire « rien
contre soi ». Le mortifère est là. Attention à la culpabilité,
à On
y voit pointer, déjà, la question essentielle de la créativité
comme représentatif de la bonne santé de l’institution, avec son
pendant du côté de la folie et de l’hubris, à savoir le sacré. Lecture
de Psychothérapie Institutionnelle de Joseph Mornet aux éditions du
Champ Social C’est un livre
prêté par Michel pour éclairer ma lanterne. Au départ l’idée de la psychothérapie institutionnelle était « …un ensemble de méthodes destinées à résister à tout ce qui est concentrationnaire ou ségrégatif. » Ses « concepts s’articulent tous autour de la double reconnaissance de l’aliénation mentale et sociale. » Hermann Simon, psychiatre allemand « propose de soigner l’établissement en même temps que le malade en lui donnant l’initiative, responsabilité, travail et créativité. » Selon Lacan « le discours du psychotique à un sens. Encore faut-il savoir se doter de moyens et de lieux pour l’accueillir et le lire… » Georges Daumezon « avait introduit de multiples activités culturelle et sportives, auxquelles participaient aussi bien le personnel soignant que le personnel administratif ou technique. » La question de « Qui est malade ? » avec cette réponse : C'est ce qui les entoure qui est malade . Réf OURY que l’on peut décliner avec celle des boucs émissaires (voir aussi bouc émissaire ) et de la nécessaire interaction entre l’aspect du soin au niveau individuel et le travail autour de l’institution pour éviter cette situation. Cela se décline avec l’idée du groupe comme entité qui peut engager le moi de l’individu qui va focaliser son symptôme le rendant du coup intégré à une déviance institutionnelle qui rend le symptôme comme étant groupal. On va retrouver deux pôles focalisants le symptôme au sein de l’institution comme mère fantasmes fusionnels (voir aussi fantasme originaire selon Bion) avec le soin et le patient objet, comme père fantasmes œdipiens avec l’entité du médecin comme celui qui sait. Il va donc être important de détricoter tout ça et de trouver un espace pour. Nous sommes plus du côté de la synthèse clinique pour l’aspect patient, mais pour ce qui est de la structure mère/père, cela doit se travailler aussi à un niveau plus élevé pour rendre plus opérante la structure de soin dans son ensemble. Qui rencontre qui, le premier rendez-vous, et l’adresse ainsi que la relation entre les soignants. Bien percevoir ce qui va être alimenté sur le plan fantasmatique à ce moment. On arrive à la question du soin adressé aux soignants à travers les névroses (cf. système protomental ) qui sont générées par le travail autour des psychoses avec un aspect tout particulier qui est la névrose des chefs : « le psychisme groupal fabrique ses névroses, à plus forte raison au contact avec la psychose. C'est l'origine de leur énonciation sur la nécessité de « soigner les soignants » » Remarque autour du symptôme : Il doit être considéré comme un élément pour dire, donc ouvrir un espace de parole. La difficulté est d’éviter une réaction d’exclusion du « malade » afin de se débarrasser de l’horreur de l’angoisse. On peut étendre le symptôme, dans une institution comme un manifestions de l’angoisse générée par le groupe lorsque l’on touche à son intégrité. Il est intéressant de noter que c’est élaboration créative pour se sortir d’une situation de folie pour le corps du groupe. Il est intéressant, sans que je l’ai complètement intégré (cf. plus bas), de voir que le symptôme vient se prendre dans les corps réels du groupe de l’institution : « Il peut arriver au symptôme de s'inscrire dans les corps réels qui composent le groupe institutionnel: il interroge alors notre devoir de protéger chacun et chacune dans son intégrité corporelle. » Ce qui laisserait entendre
qu’il peut s’agir d’une mise en danger prise dans le corps des
soignants et nécessitant une protection particulière ! Il
pourrait être intéressant de reprendre l’idée de corps
institutionnel pour le mettre en relation avec le corps des soignants et
mieux l’intégré à ma compréhension du fonctionnement
institutionnel ? C’est éclairé par la fin du chapitre sur SOIGNER
LES SOIGNANTS :
Une institution peut
être considérée comme un organisme: la métaphore corporelle est
pertinente. Toute sclérose, toute invalidité ou toute pathologie qui
atteint un de ses organes l'atteint toute entière. Toute action de
l'un de ses membres qui s'oppose à
celle du
reste de l'organisme empêche l'harmonie et l'efficacité de tout le
corps, et de chacune des parties de ce corps. C'est ce qui fonde la nécessité
de « soigner les saignants ».
La question du passage
à l'acte
: L’idée intéressante c’est qu’il s’agit d’une façon d’éviter le transfert qui permet l’évocation d’un souvenir refoulé, ce qui est appelé par Lacan le transfert sauvage . Lacan distinguera acting out et passage à l'acte · Le passage à l'acte, lui, est un agir de l'inconscient. C'est un acte non symbolisable par où le sujet bascule dans une situation de rupture intégrale. Dans le passage à l'acte le sujet s'identifie à l'objet « a », c'est à dire à un objet exclu ou rejeté du symbolique. Le suicide se situe du côté du passage à l'acte. ·
L’acting
out est une demande de symbolisation adressée à l'autre,
un coup de folie pour éviter l'angoisse.
Il extrêmement intéressant de noter que symptôme et acting voir passage à l’acte sont ce qui va fonder l’essence même des réunions institutionnelles comme espace de soin pour mettre au travail ces éléments, notamment en les parlant. La question qui serait intéressante à débattre, c’est à quelles conditions l’espace ouvert permet-il aux soignants de s’en emparer pour l’évoquer. Il y a un nécessaire préalable, c’est qu’il faut se sentir suffisamment dégagé de toutes contraintes relevant de l’autoritarisme. C’est en tous les cas un espace intéressant pour jauger du degré de liberté de l’équipe soignante. Avant tout c’est un devoir puisque par effet retour, c’est le patient qui en fera les frais. « La psychothérapie institutionnelle donne une ouverture particulière aux notions de symptôme et de passage à l'acte, et aux possibilités de travail qu'ils ouvrent. Les soignants subissent les effets des conduites et des pathologies de ceux qu'ils soignent, les malades, également, subissent les pathologies de l'équipe soignante : il est fondamental de se donner les moyens de « soigner » ce lien. C'est la fonction principale des réunions institutionnelles, mélangeant et traversant les différentes couches et les différents groupes institutionnels. » Une autre fonction de la réunion institutionnelle serait de travailler les histoires d'amour et de haine par lesquelles elle est traversée. Ce sont les conflits qui en font état. La question dépliée s’est la nécessité de quelque chose qui fait tiers, la synthèse en elle-même peut assurer cette fonction ? Sinon on reconduit des situations d’évitement ou bien d’acting. Il semble que si l’on se réfère à Manoni, la place du chef y ait une fonction, faisant tiers par la parole dont il peut être porteur. « C'est là que le chef occupe une position clef en déjouant par une parole juste (touchant les angoisses persécutives) les passions. » Cependant, ce n’est pas uniquement cette condition qui peut ouvrir un espace questionnant l’institution. Il faut que l’administration et son « chef » ne reste pas isolé et ne soit pas aussi concerné par les changements engagés dans l’institution, sinon il focalise sur eux la haine et la constitution d’un groupe dissident qui va générer de l’insécurité au sein de l’équipe soignante. « Lorsqu'une position analytique correcte est introduite dans l'établissement, il est impossible d'avoir une administration qui demeure isolée, à l'écart d'une transformation qui touche l'ensemble de la maison. » Si l’on se réfère à Bion, il semble en réalité que le groupe ne peut que réagir à la névrose de l’institution à la condition d’avoir prit conscience du lien de celle-ci avec les malheurs du groupe. La synthèse institutionnelle aurait alors une sorte de fonction catalyseur pour permettre de révéler cette névrose et de la mettre au travail quand l’institution n’est prise dans un rapport vicié à l’autorité ou bien un fonctionnement autistique de repli sur soi dans un espace unaire fermé sur l’extérieur, figure d’un autre, mythologique, bien trop angoissant. « « si l'on pouvait démontrer que les malheurs d'une communauté sont le sous-produit de sa névrose, cette dernière apparaîtrait comme méritant d'être étudiée et attaquée par le groupe tout entier25 ». C'est une des fonctions de l'analyse institutionnelle. » Le lien entre psychothérapie institutionnelle et psychose semble être un élément incontournable pour Oury : « Il ne peut y avoir, rappelle Jean Oury, d'analyse des psychoses qu'institutionnelle27. » . Cela vient du fait que l’on va chercher à ce que le psychotique créé son propre réseau de liens institutionnels et c’est cela qu’il va falloir exploiter pour faire travailler l’individuation des liens, mais à certaines conditions. Un des aspect de la psychothérapie c’est justement de mettre au centre la psychose et ce qu’elle engage chez chacun en mettant en place une structure de soutien pour éviter l’éclatement psychotique de l’institution, traversée par les multiples transferts du psychotique. La question serait qu’en est-il d’un disfonctionnement névrotique ? La réponse pour la question de l’éclatement psychotique serait, selon Gattari, la transversalité qui se substitue à un dispositif pyramidal, donc que j’entends comme hiérarchisé. « Il convient de substituer au système pyramidal un dispositif horizontal où les multiples réunions permettent à la parole de passer sans suivre la voie hiérarchique, où la parole libre permet l'émergence de la parole vraie, où la dimension humoristique soit considérée comme un élément fondamental de la thérapie. Félix Guattari proposera le concept de transversalité pour désigner ce nouveau mode relationnel où l'assujetti devient sujet60. » Jean AYME) Le premier point consiste à repérer la dimension institutionnelle d'un symptôme grâce aux éléments suivants : · D'abord une énonciation collective: le patient « symptôme» concerne l'ensemble d'une équipe, contrairement à d'autres patients dont les problèmes sont focalisés sur quelques personnes seulement. · Les personnes de l'équipe, par ailleurs, semblent occuper des positions transféremielles anonymes et interchangeables. · la réaction institutionnelle se cristallise sur un même et unique symptôme, clivant l'équipe en deux parties opposées. Ce qui amène à la question du bouc émissaire (voir aussi boucs émissaires ) et de sa nécessaire distinction d’avec le malade symptôme. Le bouc émissaire est du côté de l’évitement, de la forclusion et du déni alors que le malade-symptôme est du côté du symptôme comme élément de communication à mettre au travail et qu’il faut entendre. Ce qui rende particulièrement inquiétant l’exclusion de celui qui est porteur de la vindicte populaire. On passe du côté de la rumeur, de la dénonciation et de la calomnie pour quitter l’espace thérapeutique ! On passe du côté du religieux, à l’intérieur de l’institution en endossant la faute. « Le reproche par où le sujet prend sur lui le péché des autres n'est jamais absent de la psychose. Le sujet témoigne en cela de nos propres défenses contre la folie; nos peurs et nos modes de rejet sont ce à l'aide de quoi se constitue le jeu du patient avec la folie. Il nous importe donc, lorsqu'il y a échec, d'interroger la part prise par nous dans le désordre constaté chez l'autre28. » « Le reproche par où le sujet prend sur lui le péché des autres n'est jamais absent de la psychose. Le sujet témoigne en cela de nos propres défenses contre la folie; nos peurs et nos modes de rejet sont ce à l'aide de quoi se constitue le jeu du patient avec la folie. Il nous importe donc, lorsqu'il y a échec, d'interroger la part prise par nous dans le désordre constaté chez l'autre28. » Puis intéressante question de la haine ! Petit aparté sur l’agressivité a une origine spéculaire qui ouvre une piste intéressante sur le moi unaire qui doit prendre en compte le non moi et qui donnerait les formes de haine, soit tourné vers soi, soit tourné vers l’extérieur. Ce serait plutôt un refus de l’enfant de se laisser prendre dans une image idéale de la mère dans laquelle il ne se reconnaît pas, un décalage entre un lui imaginée par l’autre et un lui mental. C’est un moment, selon Freud ou le sujet agit ses pulsions, ses fantasmes et ses désirs . On peut le considérer comme une forme d’expression, et non un évitement, ce qui laisse supposer qu’il faut l’entendre. Petit point sur la psychose : La seule liberté c’est d’être fou ce qu’on peut entendre comme la solution de l’unaire quand le bébé retourne son amour sur lui et se prend comme unique objet d’amour dans une tentative autistique de survie. D’autre part le problème avec le psychotique, c’est le transfert massif et le risque de collision avec l’objet originaire. Il y a un point intéressant sur la question de l’hubris et de la créativité, notamment artistique et son lien avec la folie. Quelle limite existe entre folie et art ? C’est l’hubris distancié qui fait que le créateur de l’œuvre n’est pas l’œuvre et qu’il n’y perd pas son âme. Peut-on faire une analogie avec la part des dieux dans la passion instituante ? Le sacré dont il faut se garder serait il un hubris consitutif de l’être humain qu’il ne faudrait pas cultiver, ou du moins dans une certaine limite ? Que penser par exemple de l’incitation massive au voyeurisme comme le propose la télé réalité ? Flatter les bassesses de l’humain est un risque de réveiller le démon qui sommeille en nous. Tout ceci ne signifie pas que la production d'un psychotique ne puisse pas être une œuvre d'art mais ce qui, précisément, en fait une œuvre d'art, est le point où elle échappe à la folie. Cela est en tous les cas à relier au fait que la folie nous interroge sur notre degré de liberté. Que le fait de vouloir faire disparaître la folie dans une nosographie de la pathologie que l’on pourrait éliminer par traitement peut paraître inquiétant dans le sens où elle laisse entendre que la part de folie n’est pas constitutif de ce qui serait de l’ordre de l’humain. Cela ne veut pas dire que la folie serait un état normal qu’il ne serait pas nécessaire de soigner. Mais cela veut dire que l’expression symptomatique de la folie est à prendre comme quelque chose qu’il faut entendre, c’est une tentative de communication à part entière qui nous renseigne aussi sur ce que nous sommes. Henri Ey prolonge sa réflexion sur la liberté et la folie par les implications sociales et institutionnelles qui en découlent. L’homme ne peut exister dans sa dignité s'il ne dispose pas d'un espace de liberté suffisant : c'est vrai pour l'artiste, c'est aussi vrai pour le malade mental ou le soignant. « le fait psychopathologique et spécifiquement psychotique n'apparaît que dans les structures sociales où circule assez de liberté pour que le défaut de liberté saute aux yeux comme une réalité ontologique95 ». On pourrait ajouter que l'exclusion de la folie est aussi l'exclusion de l'homme et de l'humanité. Tout l'effort actuel de notre société semble se résumer dans une volonté d'arrimer la folie à la sagesse de son administration et au cartésianisme de son appréhension scientifique. rep_text2
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BASE
TEXTUELLE Psychothérapie
Institutionnelle de Joseph Mornet aux éditions du Champ Social L'institution Sartre commence son
analyse en soulignant les caractéristiques négatives de
l'institution: «
l’institution, en tant que
telle, possède une force
d'inertie considérable: non pas seulement parce
qu'elle fait partie d'une ensemble institutionnel et qu'on ne peut guère
la modifier sans modifier toutes les autres, mais surtout, et en
elle-même par ce qu'elle se pose, par et dans son être-inerte, comme
essentialité et définit les hommes comme moyens inessentiels pour la
perpétuer25. »
L’institution
peut donc se réduire à un «
être inerte », se souciant peu de ses membres, broyant même leur
existence dans le seul souci de se perpétuer. C'est sa dimension «
instituée ». Elle se situe comme une transcendance essentielle:
seule sa pérennité lui importe. Elle écrase la présence et
l'action relatives et provisoires de ceux qui la constituent. L’«
institué » correspond à
un moment du groupe« que l'on
peut appeler d'auto-domestication de l'homme par l'homme26
» : les humains ne se définissent plus, alors, par leur singularité
et leur lien communautaire, ils se réduisent au rapport qu'ils ont à
l'institution. C'est la réification
: les hommes deviennent «
inessentiels » par rapport à la seule « essentialité » institutionnelle. Le système
institutionnel aliène, alors, les libertés au nom d'une sorte de
Sujet transcendant que serait « l'institution ». L’État
incarne, pour Sartre, la forme type de l'institution.
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