Historique
Lorsque l'abbé Jules
Macchiavelli est nommé curé de Saint-Ouen
le 25 octobre 1896, la ville de Saint-Ouen compte environ trente mille habitants.
L'église paroissiale se trouve au Vieux Saint-Ouen; elle peut contenir autour de 400 personnes.
Il y avait aussi une petite chapelle située rue Jean, construite par l'un de ses prédécesseurs,
l'abbé de Kercos.
L'abbé Macchiavelli reçoit du cardinal Richard, alors archevêque de Paris,
la mission de bâtir une nouvelle église, située plus
près du nouveau centre géographique de la ville, et en rapport avec une population
qui ne cessait d'augmenter au
rythme croissant de l'industrialisation de la ville.
Grâce à divers dons et à la somme de vingt mille Francs laissée par son prédécesseur l'abbé
Lamielle, il achète un terrain s'étendant de l'avenue des Batignolles (devenue Gabriel Péri)
à la rue des Rosiers: à la jonction des lignes de tramways et du chemin de fer.
Le 17 avril 1898 a lieu la bénédiction de la première pierre par le vicaire général Mgr Fages.
Au mois de janvier 1903, l'édifice est terminé. La bénédiction de l'église a lieu le 25 avril 1903.
L'abbé Macchiavelli conduira encore l'érection des autels dédiés au Sacré Cœur et à Notre Dame;
ainsi que de l'orgue du chœur.
Il va inaugurer les cloches en juin 1906, un mois avant son décès, survenu dans sa 58ème année.
Son corps sera inhumé dans la crypte de l'église avec autorisation préfectorale.
Tous les aménagements complémentaires seront réalisés par ses successeurs, notamment les abbés
Sauvêtre et Moureaux. Le maître autel est inauguré en 1919 pour la fête du Rosaire. L'année
suivante, le 7 octobre 1920, Mgr Raymond Gosselin
procède à la cérémonie de la consécration de l'église ("dédicace").
Des aménagements prévus resteront inachevés, comme la pose de verrières sur la façade avant,
l'installation d'un grand orgue qui aurait dû trouver place dans une tribune au-dessus du porche
d'entrée, etc.
La pose des vitraux du chœur et de la nef de l'église, l'aménagement de la chapelle en l'honneur
des enfants de la paroisse morts pour la Patrie, ainsi que la pose de la cloison vitrée pour
isoler la chapelle du fond de l'église, se feront entre les années 1931 et 1939. Après ces
derniers travaux, l'église dans son ensemble restera sensiblement la même jusqu'à nos jours.
En 1998, cependant, avec l'aide de la Mairie en particulier, un nouveau système de chauffage
de l'église a été installé. |
Orgues
Les grandes orgues de l'église N.D.du Rosaire
furent construites en 1904.
De facture Cavaillé-Coll, disposant de deux claviers et d'un pédalier de trente notes, ces orgues
constituent un objet extrêmement rare, puisqu'il n'en existe que 41 modèles dans tout l'Hexagone.
Ses harmonies, festives ou endeuillées par la tristesse d'une séparation, n'ont pas
cessé d'accompagner les évènements heureux et malheureux vécus par les habitants de
Saint-Ouen pendant bientôt un siècle.
L'organiste est actuellement Pierre Bugnon, lequel participe en outre à la répétition.
hebdomadaire de la Chorale Arc-en-Ciel.
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Cloches
Au nombre de quatre, les cloches de l'église N.D.du Rosaire ont été bénies le 10 juin 1906.
Elles ont été fondues par les Frères Paccard, d'Annecy, qui sont aussi les fondeurs de La Savoyarde, qui se trouve à la
Basilique du Sacré Cœur de Montmartre, et qui pèse 18 835 kilos. Les quatre cloches ont chacune une marraine, qui en était
aussi la donatrice: Colette, qui pèse 2 050 kilos, sonne l'Ut grave. Lydie, qui pèse 1 500 kilos, sonne le Ré. Cécile, qui pèse 1 050 kilos, sonne le Mi. Marie-Julie, qui pèse 625 kilos, sonne le Sol. Comme le terrain sur lequel est bâti le clocher s'est révélé mouvant, il a fallu adopter le système de sonnerie dit "à battant rétro lancé", dont seuls les Frères Paccard avaient le brevet. Ce système de sonnerie des cloches évite que les vibrations ne produisent un ébranlement préjudiciable à la stabilité de la construction
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