Éditions Obsidiane

 

Pascal Commère

(1951)
 

Pascal Commère est né en 1951 dans un bourg de Côte d'Or où il vit et travaille (dans un cabinet d’expertise comptable). Partagé entre l’amour des mots et celui des chevaux, il a failli devenir jockey, suivant les traces de son père, mort tragiquement à l’entraînement. Si les mots l’ont emporté, sa deuxième passion reste un élément central de sa création.

"Poète de l'instant, mais dense, attentif, étiré, il sait élever à la dignité du fait poétique aigu, original, les proses les plus oubliées, les plus inaperçues du monde : ces "fourmis très lents routiers du soir", ces "bêtes dans l'été qu'on lève sous les bouses"... La poésie de Pascal Commère est une poésie de l'être, de l'être infime et du soulèvement, ouverte à la nostalgie mais attentive aussi à la modernité d'un monde" (Georges Guillain)



Bibliographie

Poésie

  • Les commis, Folle Avoine, 1982 (réédition Le temps qu'il fait, 2007)
  • Jardins tout au fond du jaune les yeux, Thierry Bouchard, 1985
  • Fenêtres la nuit vient, Bois gravés de Petr Herel, Folle Avoine, 1987
  • Ode à l'absence (encore) et à l'herbe du soir, Eau-forte de Patrice Corbin, Hautécriture, 1990
  • Sales mouches, Eau-forte de Patrick Le Coq, Atelier d'Art Rougier, 1994
  • Lointaine approche des troupeaux à vélo vers le soir, Folle Avoine, 1995
  • D'une lettre déchirée en septembre, Tarabuste, 1996
  • De l'humilité du monde chez les bousiers, Obsidiane, 1996 (Prix des Découvreurs 1998)
  • Vessies, lanternes, autres bêtes cornues, Obsidiane, 2000
  • Honneur au fantassin G., conscrit en Meuse, Le Dé Bleu, 2000
  • Souvenir du boucher, Le temps qu'il fait, 2002
  • Bouchères, Obsidiane, 2003 (Prix Roger Kowalski - Ville de Lyon)
  • Prévision de passage d'un dix cors au lieu-dit Goulet du Maquis, Obsidiane, 2006
  • Jockey ! Dessins de Ricardo Mosner, Atelier d'Art Rougier, 2006
  • Rubrique terre, Contre-allées, "Poètes au potager", 2007
  • Graminées, un cahier perdu puis retrouvé, Le temps qu'il fait, 2007
  • Tashuur, Un anneau de poussière, Obsidiane, 2012
  • Mémoire, ce qui demeureTarabuste, 2012
  • Des laines qui éclairent, Une anthologie (1978-2009), Obsidiane / Le temps qu'il fait, 2012
  • Histoires, récits, romans

  • Chevaux, Roman, Denoël, 1987 (Bourse del Duca)
  • Dijon, "Des villes", Champ Vallon, 1989
  • La vache automatique, Hommage, Le Dé bleu, 1989
  • Solitude des plantes, Histoires, Le temps qu'il fait, 1996
  • Pas folle, la vache! Tarabuste, 1996(réédition 2001)
  • Le grand tournant, Récits, Le temps qu'il fait, 1998
  • La Vache, (Choix et présentation), Favre, "Le Bestiaire divin", 1998
  • La Grand'soif d'André Frénaut, Salutation, Le temps qu'il fait, 2001
  • Aller d'Amont, Proses, Éd. Virgiles, 2004
  • D'un pays pâle et sombre, Autres salutations, Le temps qu'il fait, 2004
  • Le vélo de Saint Paul, Histoires, Le temps qu'il fait, 2005
  • Maurice in Les oiseaux de Sens, Photographies d'Emmanuel Berry, Le temps qu'il fait, 2007
  • Les larmes de Spinza, Histoires, Le temps qu'il fait, 2009
  • Petit Soleil, Prose, Circa 1924, 2009
  • Noël hiver, Histoires, Le temps qu'il fait, 2010


Extraits

Songe du petit cheval déplacé en terre franque

Qu’il neige sur le pré ou vente détroussant la teigneuse
et que l’hiver s’offusque d’un surcroît de givre, laisserons-nous
le bleu gagner l’herbe, obscurcir la prunelle amère ?
J’ai trop à être dans les soirs longs, naseaux bas
sur cette terre qui chatoyait. Debout
les dociles, qui donnez au centuple votre vie dans l’odeur
carnée des trèfles, debout les doux ! Que s’éveille
le dieu en sa bonté obscure, et l’étrange cortège à ses côtés :
quêteurs, béquillards, mendigots – toute terre courue
asphalte et poussière sous leurs pas claudiquants !

in Bouchères (Obsidiane, 2003)


Planète cendre  

Que tonne la noirceur, le couvercle au ciel sous l’obscure appellation,
Objets dévoués – feux et bassines,
Le tristounet drelin de qui n’a mémoire qu’en sifflant un chien maigre,
Lilas promis à l’ivrogne d’avril doigts en bouche et qui chamboule la planète cendre.
Sa rageuse tignasse que bise dégomme au nid

                                                 *

Et braguette pigeonne. D’untel ! dernier geste à la compagnie vesces et bourgeons, le tapage
Nul esclandre dans l’enclos
Et piaffantes luzernes par derrière les trémières sages.
Un ange garnement pour endormir le nain sous les mouches jusqu’au bout des doigts. Ongle carné
           
in Prévision de passage d’un dix cors au lieu-dit Goulet du Maquis
              (Obsidiane, 2006)