Éditions
Obsidiane
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Tashuur,
Un anneau de poussière
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Tashuur,
– fouet mongol pour dresser les chevaux –
est un
ensemble de poèmes venu des notes prises lors d’un
voyage en Mongolie. On y retrouve toute la singularité
langagière de cet auteur qui, tant poète que
prosateur,
est une figure éminente de la littérature
contemporaine.
Une vraie connaissance des hommes proches de la terre et des
bêtes – leurs douloureuses aventures, leur bonheur
fort
– donne à Tashuur
une gravité (non dénuée
d’humour) marquée par l’empathie pour un
monde difficile...
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Extraits
Prends modèle sur
les loups, efface
jusqu'à tes traces dernières
Loups ! de longtemps se chargent de l'encombrant
Seule demeure la tresse de
cheveux sur l'oreiller de pierre. Aïe
celui qui te précède suis-le
tes pas dans les siens jusqu'à perdre
le sillage du vieux devant dont l'humeur tatillonne
obéit au vent. L'œil fendu ô si bleu,
pacte est passé Vieux
frère
Ramasse tes bouses
– bousier des hivers longs
les troupeaux lentement ont pris le gras, essaiment
la queue épaisse. Fourragent nez au sol, mufle
râpeux
Vieux continent aux cinq couleurs essentielles
de quelle herbe prends-tu mesure, quel roseau noue
le vent, pour un dernier nuage qui meurt avant demain
Et le peu qu'on emporte avec
soi quand on va,
bottes rapiécées jusqu'à l'usure, au
côté la hache
peu d'outils On accole, fait lien du cuir taillé l'hiver
que les mains assouplissent. Dresser plus loin,
bâtir un lieu dans l'ailleurs proche – ô si proche
et qui sera, ici, dans l'autre saison point d'attache
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