Japon (Kyoto et Nara)
Retour à l'accueil (back to home)

Page 4

L'arrivée à Kyoto est houlouse. Nous avons un mal fou à trouver l'hôtel, qui est dans une minuscule ruelle que notre plan montre comme une rue aussi large que les avenues voisines. Nous passerons plusieurs fois d'une avenue à une autre avant de comprendre qu'il faut emprunter la ruelle. Dans le hall de l'hôtel, un téléviseur passe les funérailles de Lady Diana. Moi je suis pressé d'avoir la clé de ma chambre mais les filles sont très émues, notamment par la chanson que Elton John a concocté : "Candle In The Wind". On y passe au moins 20 minutes.

Le Hollywwod japonais ...
minable !

Thierry, l'ami des bêtes...

Thierry, l'ami d'Isabelle et Marie-Claire (qui prend la photo).

Thierry, l'ami des geishas... hum, ok, je fais le crétin entre deux fausses geishas pour touristes... ça se passe dans le hall d'entrée du Hollywood japonais.
Une journée dans les décors utilisés, paraît-il, dans de nombreux films japonais et servant de décor à un parc à thème que notre bouquin baptise pompeusement "Hollywood japonais" (Sic). Avec le quartier électronique de Tokyo, c'est le seul endroit que je demande à insérer au programme. Mais le lieu s'avère assez minable et en plus, il pleut. Les filles ne manquent pas de me faire remarquer que c'était mon idée...
 

Magnifique panorama de Kyoto, pris du haut
d'un immeuble... un grand moment ?
Lisez la suite (à droite) !
La photo de gauche a été prise du restaurant d’un grand magasin. Nous avions déjà arpenté les niveaux inférieurs lorsque les portes de l’ascenseur se sont ouvertes sur le dernier étage. Devant nous, un panneau posé par terre nous indique : « étage fermé ». Plus loin, une baie vitrée nous invite à admirer un magnifique panorama de Kyoto (la photo). J'insiste pour que nous écartions le panneau. Les filles hésitent. Nous parcourons quelques mètres pour admirer la ville. Ensuite, impossible d’ouvrir la porte de l’ascenseur ni de le rappeler, ni même de trouver une porte ouverte vers un escalier. L’étage est immense mais personne en vue.
Marie-Claire se met à paniquer car elle a la phobie de l’enfermement, même dans un vaste espace (moi j'ai bien la phobie du fromage, même du gruyère !) Pour corser le tout, on était à quelques minutes de l'heure de fermeture du magasin. Je commence à envisager qu'on passe la nuit ici et je dis : "on est enfermé là-dedans et si en plus il y a un tremblement de terre !". Mais aucun endroit pour s'allonger... Isabelle a l’idée géniale de composer sur un providentiel téléphone, d’hypothétiques numéros de postes internes. Coup de chance, quelqu’un répond qui ne parle pas anglais mais qui cherche un collègue plus au fait de la langue de Shakespeare. Des personnes arrivent à notre secours, dont le probable chef de la sécurité, assez menaçant ! Des employées s’interposent car je commence à m’énerver en expliquant en anglais qu’il est incroyable qu’un ascenseur puisse nous déposer ici et disparaître.
 

Thierry l 'ami de Marie-Claire et des biches.
De Kyoto, nous partons à Nara pour une journée. Isabelle, attendrie par les (très nombreuses) biches en liberté, veut acheter des biscuits que les commerçants vendent aux touristes pour nourrir les bestiaux (sacré modèle économique !). Les biches connaîssent le truc ! A peine Isabelle tient-elle ses biscuits en main que les Bambis se jettent sur elle et lui donnent des coups de dents pour réclamer leur dû ! Paniquée, elle me tend autoritairement les buiscuits en lachant avec un gloussement nerveux : "tiens !" Je file à vive allure en tendant les biscuits dans mon dos (photo de droite). Elles boufferont tout et j'échapperai aux morsures.

Les biches, amies des touristes qui ont à bouffer.


Un temple à Nara


Le même....

Et encore le même !

C'est aussi à Nara

Mon sac à dos commence à montrer des signes de faiblesse. Je rentre dans une boutique d'un quartier touristique de Nara et je tente d'expliquer à la vendeuse (d'un certain âge) qu'il me faudrait du fil et une aiguille. Faisant manifestement preuve de racisme, elle m'ignore superbement, me tournant sciemment le dos. Assez choquant. Je finis par ouvrir moi-même les tiroirs pour chercher ce dont j'ai besoin. Elle me laisse faire et, à défaut de me regarder, accepte mon argent.

A Kyoto ou pas loin, nous assistons à la fin d'un cours prodigué par un Maître Zen. Ca semble hyper sérieux. A la fin, le Maître s'approche de nous avec un sourire qu'on croyait improbable, sort un truc dans un français totalement incompréhensible et me propose de poser avec lui (photo de droite) !


Le jardin Zen...

Et ça c'est où?

Le pavillon d'or

Encore à Kyoto

Cette photo a été prise par la serveuse d'un petit restaurant hyper hyper sympa. L'un des très bons moments du voyage.
A droite, la cérémonie du thé, un protocole typiquement japonais qui fait ici l'objet d'une petite présentation pour les touristes. Isabelle et Marie-Claire trouveront ça bien, moi bof. Mais nous sommes unanimes pour dire que ce thé est la boisson la plus immonde qu'on ait jamais bue. Franchement, c'était inhumain ! Une autre touriste est invitée à le boire, avec une gestuelle très précise. On lit sur son visage une expression de dégoût qui se mêle à son sourire forcé. Elle parvient à lâcher "it's good !" La maîtresse de cérémonie japonaise semble la croire.


Un thé particulièrement
immonde !

Un jour à Kyoto, Isabelle perd son billet de bus. La veille ou le lendemain, elle oublie un guide touristique dans une cabine de téléphone. Elle commence à se tailler une solide réputation de perdeuse. Voici que le lendemain, j’oublie mon ticket de bus à l’hôtel mais sur le coup, on peut imaginer que je l’ai perdu. Isabelle me glisse, sur un ton à la fois entendu et désabusé : « bienvenu au club ». On retourne le chercher.

Le même jour, nous croisons en ville un groupe de Français dont deux ou trois hommes portent des tricots de corps genre Marcel mouillés de transpiration, qui cachent mal un bide rebondi. Des Français moyens auxquels il ne manque que la baguette et le béret ! L'un d'eux hurle, s'adressant à ses collègues restés sur le trottoir d'en face : "bon ya plus rien à foutre dans ce quartier, on se casse et on cherche où bouffer". Des beaufs ? Certes, mais à force d'être sûrs de ne pas être compris, on finit par avoir ce genre de comportement. Par exemple, un jour, dans un ascenseur, le liftier nous parle en japonais comme si on le comprenait. J'entre dans la cabine de transport vertical en lâchant sur un ton goguenard et d'une voix traînante : "cause toujours tu m'intéresses !" Marie-Claire est écroulée de rire.

Je terminerai ce carnet de voyage sur deux notes positives :
1/
Kyoto est une ville vraiment très chouette où les gens prennent le temps de vivre. Les quelques jours que nous y passerons rehausseront énormément le souvenir que j'aurai de ce voyage épique.
2/ malgré les galères et les tensions, Marie-Claire, Isabelle et moi sommes restés très bons amis.

De ce voyage nous tirerons deux leçons :
1/ nous aurions dû le préparer minutieusement.
2/ il fallait partir uniquement avec des sacs à dos.


Un jardin à Kyoto. Les jardins japonais et les temples, on en a bouffés !

Page 4