Nous vivons l'Église de la proposition (suite)
Paragraphes 18 - 21
7
18. Disciples du Prince de la Paix,
nous combattons dans l’Église et dans
la société toutes les formes d’intolérance et de sectarisme, parceque
celles-ci endurcissent les cœurs, brisent les consciences et les corps et
font mourir. Nous ne séparons pas la
charité de la justice, sans laquelle il n’y
a pas de paix durable. Certaines conditions de vie dans nos cités sont à
l’origine de désocialisations et de violences. Nous cherchons à être des
artisans de paix en nous mettant en
marche vers le pardon et en croyant
aux gestes de réconciliation, si petits
soient-ils, comme ferment du “vivre
ensemble ”. Nous reconnaissons la
force de la cellule familiale, premier
lieu d’apprentissage de la vie et des
solidarités. (*)
19. N ous voulons toujours promouvoir le bien commun ainsi que
l’éminente dignité de la personne qui
en est indissociable. Marqués par l’engagement de certains d’entre nous,
dans la mission ouvrière et les mouvements chrétiens insérés dans la vie
professionnelle, nous refusons le diktat
d’une économie qui ne serait triomphante qu’au mépris de l’homme :une
personne, une seule, vaut plus que
tout l’or du monde. En luttant pour
l’emploi, nous soulignons la place première des femmes et des hommes
dans la richesse des entreprises.
L’évolution nécessaire des tâches et
des façons de travailler, liée au développement des nouvelles technologies,
doit préserver les solidarités entre les
générations et les personnes, et
prendre en compte les capacités
d’adaptation propres à chacune et à
chacun. Nous aspirons à ce que les
biens économiques élèvent plutôt
qu’ils ne dégradent, à ce que l’ingéniosité financière serve le bien commun
plutôt que quelques intérêts particuliers. Nous cherchons à confirmer
notre foi dans tout partage des
richesses et du travail, ici, en Seine-Saint–Denis, sans oublier la déchirure
grandissante entre les pays pauvres et
les pays riches, que nous rappellent,
par leur seule présence, les migrants
que nous rencontrons tous les jours. (**)
20. Nous cherchons à conforter le
plus possible l’ensemble des actions
conduites par les jeunes au sein de
notre département, en partenariat
avec d’autres que nous, engagés dans
cette priorité. Nous attachons beau-
coup de prix à l’éducation des enfants
et des jeunes, au travail pédagogique
fait dans les écoles, les collèges et les
lycées. Ceux–ci sont l’un des lieux
d’avenir les plus importants, tant du
point de vue des chances à donner à
tous pour grandir dans un monde qui
évolue, que du point de vue de l’apprentissage des solidarités et de la
citoyenneté.
21. Nous croyons que chaque
femme et chaque homme est créé à
l’image de Dieu. Nous refusons le culte
de la performance dès qu’il marginalise
et nous cherchons à aller au devant de
tous les blessés de la vie. Nous luttons
contre l’exclusion, quelle qu’en soit la
nature, parce que, sans la reconnaissance des plus faibles, nulle commu-
nauté sociale ne peut tenir. Dans l’expérience de l’accompagnement et du
soin des malades, nous découvrons
que l’homme souffrant et couché bouscule les tranquilles assurances de
l’homme debout et bien portant.
Croyant en Jésus, le Christ, nous espérons à notre tour aimer jusqu’au bout
et n’être jamais quitte face à toute
détresse, psychologique, financière,
sociale ou culturelle. Nous souhaitons
que les situations de fragilité ne se
transforment pas en exclusion définitive. Marie, mère de Dieu, en nous
enseignant que le Seigneur “disperse les
orgueilleux et renvoie les riches les
mains vides ”, nous appelle à vivre la
préférence pour les pauvres et les
petits qui est le sceau de l’Église du
Christ. (***)
______________________________________________
(*)“Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice :
ils seront rassasiés …
Heureux les miséricordieux :il leur sera fait misé-
ricorde …
Heureux ceux qui font œuvre de paix :ils seront
appelés fils de Dieu …”
(Matthieu 5, 3 -12)
“Amour et Vérité se rencontrent, Justice et Paix
s’embrassent ”
(Psaume 85, 11)
(**)“L’homme vaut plus par ce qu’il est que par ce
qu’il a. De même, tout ce que font les hommes
pour faire régner plus de justice, une fraternité
plus étendue, un ordre plus humain dans les rap-
ports sociaux, dépasse en valeur les progrès
t chniques. Car ceux -ci peuvent bien fournir la
base matérielle de la promotion humaine, mais
ils sont tout -à -fait impuissants, par eux seuls,
à la réaliser. ”
(Constitution pastorale sur l’Église 36 §1)
(***)“Marie dit alors :
Mon âme exalte le Seigneur, et mon esprit tressaille de joie en Dieu mon sauveur, parce qu’il a
jeté les yeux sur l’abaissement de sa servante.
Oui, désormais toutes les générations me diront
bienheureuse, car le Tout Puissant a fait pour moi
de grandes choses. Saint est son nom, et sa miséricorde s’étend d’âge en âge sur ceux qui le craignent.
Il a déployé la force de son bras, il a dispersé les hommes au cœur superbe. Il a renversé
les puissants de leurs trônes et élevé les humbles,
il a comblé de biens les affamés et renvoyé les
riches les mains vides. Il est venu en aide à Israël,
son serviteur, se souvenant de sa miséricorde,
selon qu’il l’avait annoncé à nos pères, en faveur
d’Abraham et de sa postérité à jamais.”
(Luc 1, 46)
|