CLIPPIACUM
Voir aussi:
"La vie posthume de Saint Ouen" - E.Vagandard
L'église de Saint-Ouen-le-Vieux est, avec le Château, le témoignage le plus important sur le lointain passé audonien qui soit parvenu jusqu'à nous. Elle a été inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1933. Histoire de St-Ouen_______________
Le "Vieux-Saint-Ouen" de Léopold Pannier_______________ occupe probablement les espaces de l'ancien Clippiacum ______Église du Vieux-Saint-Ouen - monument historique
C'est dans cet emplacement que se trouve, en quelque sorte, le berceau de la Ville. L'époque mérovingienne, avec la présence d'une villa royale, "Clippiacum", appartenant au roi Dagobert, marque le début de l'histoire de Saint-Ouen, entité civile et religieuse au même temps, comme il était d'usage à l'époque. Ceci est attestée, dès 832, dans un inventaire de biens de l'abbaye de Saint-Denis.
Le nom de "Saint-Ouen", la ville le doit à un évêque de Rouen du VIIème siècle qui fut aussi chancelier du roi Dagobert, Dado Audoenus (nom d'origine germanique qui devint "Ouyn" puis "Ouen"), vénéré depuis sa mort comme "saint". Saint-Ouen à l'église du Vieux-Saint-Ouen__
Il meurt le 24 août 683 dans la Villa royale, Clippiacum, après une mission de réconciliation entre la Neustrie et l'Austrasie, qui aboutit à la paix de Cologne. Le 24 août fut pendant des siècles la fête du village, "la Saint-Ouen".
A l'emplacement où son corps fut exposé avant d'être transporté et enterré à Rouen, fut élevée une chapelle en 832, et devint bientôt un lieu de pèlerinage grâce à la conservation du doigt de saint Ouen, relique disparue pendant la Révolution. On attribua en effet à saint Ouen le pouvoir de guérir la surdité, et des pélegrinages étaient organisés pour vénérer cette relique et obtenir la guérison. Certains lettrés ont émis l'hypothèse selon laquelle le nom ("Audoenus"), qui avait un rapport avec le verbe latin "audire" (entendre), a favorisé cette ferveur populaire. Autour de la chapelle furent construites des maisons de pêcheurs et de cultivateurs, point de départ d'un nouveau village. Après la mort de l'évêque, le site abandonne de plus en plus le nom de Clippiacum pour adopter celui de Saint-Ouen (ou Saint-Ouyn, selon certains documents anciens). C'est aussi en ce lieu que le village, aujourd'hui Ville de Saint-Ouen, est devenu Paroisse au XIIIème siècle. Le titre officiel sera Paroisse de Saint-Ouen et de saint Barthélemy, du nom de l'un des douze Apôtres dont la fête se célébrait -et se célèbre encore- dans l'Église catholique le 24 août (coïncidant avec la date du décès de l'ancien évêque de Rouen). Au XIIème siècle déjà, les habitants avaient fait construire une autre église, mieux adaptée à une communauté qui s'agrandissait. La construction de l'église, commencée par le chœur, n'a vu sa nef et sa façade achevées que sous Henri IV. La façade sera d'ailleurs détruite pendant les guerres de religion, et restaurée au milieu du XIXème siècle par le maire d'alors, le marquis du Planty. La clé de voûte aux armes des Condé a été rajoutée au XVIème siècle. Deux bas-reliefs (fin du XIXème siècle), "L'Annonciation" et "La mort de Joseph", sont les vestiges de deux autels disparus. La dernière restauration de l'église a été entreprise, avec le soutien financier de la Mairie de Saint-Ouen, en 1980; couronnée par une célébration publique, en présence des autorités de la Ville, en décembre de cette année-là
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