La vie posthume de Saint-Ouen

Sous ce titre relève l'historien E.Vagandard (1) les traces que cet homme d'État et homme d'Église a laissé dans l'histoire et sur le territoire de la France, où il exerça successivement les fonctions de chancelier de roi et d'évêque d'un diocèse normand; presque à l'aube de l'histoire de France. Les nombreuses églises et localités placées sous le vocable de saint Ouen, l'attestent.

Un des moyens que la reconnaissance de la postérité a employés pour perpétuer le souvenir de saint Ouen fut de donner son nom à des localités ou à des églises, écrit-il.

Le lieu où il mourut reçut ainsi de bonne heure son vocable. « Le saint mort, écrit Vagandard, et les rois ayant préféré d'autres manoirs, Clippiacum fut abandonné. Le reste de la villa disparut promptement; la charte de Chilpéric, qui, dès 717, l'appelle le vieux Clichy, en fait foi. Mais tandis qu'on laissait s'en aller en poussière les fragiles cloisons de bois de la demeure royale, le clergé, par la vénération dont il entourait la mémoire de saint Ouen, protégeait son ancienne pauvre habitation, et en faisait une chapelle», dont 1'existence est attestée maintes fois au IX siècle (2).
D'où il résulterait, remarque un historien, que « la position de l'église Saint-Ouen fixe approximativement la place qu'occupait, il y a treize cents ans, le centre du palais de Dagobert, désigné alors sous le nom de Clippiacum (Clichy).
Sur l'emplacement de cette première chapelle, dont il ne reste rien, on éleva peu à peu l'église actuelle, où, jusqu'à la fin du siècle dernier (3), se conservaient des reliques fort célèbres du patron de la paroisse (4) ».



(1) E.Vagandard, "Vie de Saint-Ouen", évêque de Rouen -641-684- Étude d'histoire mérovingienne, Paris, Librairie Victor Lecoffre, 1902, 394 pages - pp.320-321 - paragraphe IV.

(2) La Noble Maison de Saint Ouen; la villa Clippiacum, par Léopold Pannier, Paris, 1872, p. 17.

(3) "siècle dernier" (dans le texte) renvoie en fait au siècle XVIII°; plus précisément, à la période de la Révolution, où les reliques disparurent. L'ouvrage de Vagandard a été publié en 1902.

(4) Pannier, ouv. cit., p. 17. Cf. Appendice E.