Éditions
Obsidiane
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En route pour Haida Gwaii
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« De Mémoires
du Maine qui ouvre le
livre à En route pour Haida Gwaii qui le clôt, il
s'agit dans ces poèmes tout autant de voyages
réels, que de voyages intérieurs, de voyages
spirituels. Et les paysages traversés sont tout aussi
importants que les personnes "rencontrées" (vivantes ou
mortes), les sensations, les sentiments. Des métamorphoses
s'accomplissent. Pourtant le poète reste
inébranlable, tel qu'en lui-même, bien que
traversé par cet Hymne à la vie.
» (J-C Caër)
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Extraits
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Ainsi je suis sorti
de mes nuits
Ainsi ai-je quitté la grisaille de Vancouver
Encore quatre nuits avant de m’échapper
Oui je me souviens des nuits jusqu’à
l’aube,
À corriger des lois mortifères,
Près de la Tour Eiffel
Le texte à l’infini
Froid comme la joue rasée des morts ;
Ainsi quatre nuits avant de m’échapper
J’ai repensé aux Nuits
d’Young,
Sa fameuse dix-neuvième Nuit
:
Âmes
faibles et sans courage, cet homme sublime
Qui
n’est pour vous qu’un être imaginaire,
Suit aussi la
nature et marche dans son plan,
Mais par
d’autres routes que vous.
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Ce monde obscur à
ma fenêtre
Cinq grandes grues orange
Éclairées à leur sommet
d’une lumière rouge
Avec les traînées de nuages sur la mer.
Monde de reflets. Monde sans substance
Où souffle l’esprit de la Femme Squale
Où passe en un éclair l’orque
The Killer Whale
Et plus loin ce ne sont plus des grues qui se dressent,
Mais les totems poles
À Skeedans, à Ninstints,
Sur les îles de la Reine Charlotte
Monde sans substance
En un éclair la voie lactée se dévoile
Comme des diamants tendus sur un fil d’or –
Molécules de temps tissées sur la surface de la
mer.
Ainsi passaient la barque haida et son chant
Et ils ramaient de toutes leurs forces
Dans le monde moderne.
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