Le nucléaire en France

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La France s'est engagée dans les années 60 dans un programme de production d'énergie basé sur le nucléaire.
Aujourd'hui, 40 sites produisent 75% de l'énergie nationale à partir de l'énergie nucléaire.

La situation du nucléaire en France

La première filière choisie pour l'équipement de la France en centrales nucléaires fut, en 1952, la filière uranium naturel-graphite gaz (UNGG).
Le gouvernement français opta pour la filière UNGG parce que la France ne possédait pas, à l'époque, d'usines d'enrichissement de l'uranium. Elle ne pouvait donc utiliser l'uranium que sous sa forme naturelle.
Sur les 9 tranches construites de 1954 à 1971, 2 sont encore en service au début de 1992, à Saint-Laurent-des-Eaux et au Bugey.
L'inauguration en 1963 de la première centrale de taille commerciale intervient avec la mise en service de la première tranche de la centrale de Chinon (70 MW).
Cette centrale, ainsi que les autres unités dont la construction est engagée dans les années soixante, relèvent de la filière UNGG de conception entièrement française.
En 1969, la France a décidé de remplacer la filière UNGG trop coûteuse et d'un rendement médiocre par la filière des "réacteurs à eau sous pression", ou REP (ainsi appellée parce que l'on y soumet l'eau à de très fortes pressions). Plus économique, plus performante, la filière REP utilie l'uranium enrichi comme combustible et l'eau ordinaire comme modérateur et caloporteur.

L'indépendance énergétique

La France - qui ne possède dans son sous-sol que des ressources très limitées en combustibles fossiles (pétrole, gaz, charbon) - doit acheter à l'étranger l'essentiel des matières premières nécessaires à la satisfaction de ses besoins en énergie. C'est ainsi que sa production d'électricité dépend pour plus de la moitié de ces approvisionnement extérieurs.
En octobre 1973, la guerre du Kippour est à l'origine d'un choc pétrolier majeur, extrêmement pénalisant pour l'économie française. Cette crise révèle également la fragilité de la situation énergétique de la France dont l'approvisionnement peut se voir soudainement menacé par des décisions extérieures et par les crises des marchés internationaux.
C'est pour mettre un terme à cette situation de dépendance que le gouvernement décide en 1974 de développer massivement le recours au nucléaire, source d'énergie à laquelle le pays peut avoir accès par ses propres moyens. Cette décision a également pour objectif de diminuer les coûts de production de l'électricité.
Le programme électronucléaire français a été lancé et s'est poursuivi par la construction de séries standardisées correspondant à des paliers de puissance électrique de 900, 1300 et 1450 megawatts.

Le coût comparé de l'énergie nucléaire



Les 40 centrales nucléaires françaises

Le parc électronucléaire actuel se compose de 34 tranches de 900 MW, 20 tranches de 1300 MW, 4 tranches de 1450 MW. Ces réacteurs relèvent tous de la filière à eau sous pression. Au fil de leur construction, la France a développé sa propre technologie, s'émanci-pant de la filière américaine. Le parc électronucléaire comprend en outre deux réacteurs de la filière à neutrons rapides, de 250 et 1200 MW.

(Faire glisser la souris sur la carte pour voir apparaître les différents sites et leurs caractéristiques techniques).

Les centrales nucléaires en France

Sur les quelques 59 tranches en service que la France compte, 54 sont des REP qui représentent au total 56 000 MW de puissnce installée sur les 62000 MW de puissance installée nucléaire totale.
La France exploite le 2ème parc nucléaire mondial derrière les USA (103000 MW) et devant le Japon (45000 MW). En 2000, le parc français représente 17 % de la capacité mondiale en service.
Autour de ce parc important s'est développée une industrie puissante assurant tout à la fois la construction, les services de maintenance et l'approvisionnement en combustible. Avec EDF, COGEMA et FRAMATOME, la France occupe une position de leader sur le marché nucléaire mondial.

Le problème des déchets radioactifs

L'énergie nucléaire a des atouts sur le plan économique et au niveau de son impact sur la qualité de l'air: elle ne produit pas de gaz a effet de serre. Cependant elle présente le gros inconvénient de rejeter des déchets radioactifs, bien encombrants, et dont le stockage pose problème pour aujourd'hui et pour demain.
Ces déchets, en effet, ont des durées de vie longue, qui dépassent celui d'une génération, et qui représentent un lourd héritage que nous laissons aux générations futures.

Le retraitement des combustibles irradiés est l'option retenue par la France, le Japon et la Grande-Bretagne. Il sépare, d'une part, les matières énergétiques valorisables (plutonium, uranium) et, d'autre part, les produits de fission, d'activation et actinides qui constitue les déchets.
La composition d'un combustible REP avant traitement est la suivante (par tonne d'uranium métal):

Après retraitement, on dispose de trois types de composés:

L'opération de retraitement conduit cependant à la production d'autres types de déchets:

Type
Production en m3/an
Production cumulée en 2000 ( m3 )
Origine
Caractéristiques
A25000800000réacteurs, fabrication, retraitement, industrielsdéchets de faible et de moyenne activité, ne renfermant que des émetteurs ß à vie courte ou moyenne (période inférieure à 30 ans) et des émetteurs alpha en faible quantité
B280080000retraitement, fabrication, recherchedéchets de faible et de moyenne activité renfermant des émetteurs alpha en quantité importante
C2003000retraitementradioéléments très radioactifs à période courte et des radioéléments peu radioactifs à période longue. Ils dégagent de la chaleur et doivent donc être refroidis.

Source: Encyclopaedia Universalis


L'usine de retraitement de La Hague

Les déchets nucléaires sont retraités à l'usine COGEMA de La Hague.
La Hague a une capacité industrielle de traitement de 1700 tonnes de combustibles usés par an, soit l'équivalent des combustibles usés déchargés chaque année par 90 à 100 réacteurs à eau légère.
La production de La Hague est partagée pour moitié depuis 10 ans entre les besoins du programme nucléaire français et ceux des 29 compagnies d'électricité européennes et japonaises qui ont signé des contrats de traitement avec COGEMA. La Hague reçoit le combustible usé envoyé par les compagnies d'électricité de 6 pays : la France, le Japon, l'Allemagne, la Belgique, la Suisse et les Pays-Bas. Entre 1990 et 2000, près de 12 000 tonnes de combustibles ont ainsi été traitées sur le site.

Belleville
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 2 x 1300 MW Blayais
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 4 x 900 MW Brennilis Bugey
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 4 x 900 MW
Mise en service en 1972 Cadarache Caen Cattenom
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 4 x 1300 MW Chinon
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 4 x 900 MW Chooz
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: réacteur : 2 x 1450 MW Civaux
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 2 x 1450 MW Creys-Malville
Réacteur à Neutron Rapide (RNR) (SUPERPHENIX)
Puissance: 1200 MW Cruas-Meysse
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 4 x 900 MW
Mise en service en 1983 Dagneux Dampierre-en-Burly
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 4 x 900 MW Fessenheim
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 2 x 900 MW Flamanville
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 2 x 1300 MW Fontenay-aux-Roses Golfech
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 2 x 1300 MW Gravelines
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 6 x 900 MW Grenoble La Hague Marcoule Marseille Maubeuge Miramas Nogent-sur-Seine
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 2 x 1300 MW Orsay Osmanville Paluel
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 4 x 1300 MW Penly
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 24 x 1300 MW Pouzauges Romans-sur-Isère Sablé-sur-Sarthe Saclay Saint-Alban
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 2 x 1300 MW
Mise en service en 1985 et 1986 Saint-Laurent-des-Eaux
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 2 x 900 MW Soulaines-Dhuys Strasbourg Tricastin-Pierrelatte
Réacteur à Eau sous Pression (REP)
Puissance: 4 x 900 MW
Mise en service en 1980 Veurey-Voroise

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Source: EDF