Autres accidents nucléaires

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Trois accidents graves ont affecté des réacteurs nucléaires de production d'électricité à travers le monde depuis leur mise en service : à Windscale (Grande-Bretagne) en 1957, à Three Mile Island (USA) en 1979 et enfin à Tchernobyl (en Ukraine) en 1986.
Deux d'entre eux, Windscale et Tchernobyl, ont eu des conséquences sur la population et l'environnement.

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Windscale 7 au 12 octobre 1957

L'accident qui survient entre le 7 et 12 octobre 1957 à Windscale se produit sur un réacteur graphite gaz à uranium naturel. A la suite d'un incident provoqué lors d'une opération d'entretien du graphite, des produits de fission, essentiellement 740 tera-becquerels (740 mille milliards de becquerels) d'iode 131, sont rejetés à l'extérieur, c'est-à-dire mille fois moins qu'à Tchernobyl.
Immédiatement soumis à une surveillance très stricte, l'environnement et la population sont peu touchés. Les autorités compétentes prennent toutes les mesures nécessaires pour maîtriser le danger naissant, notamment le contrôle et l'arrêt des livraisons de lait effectuées par les producteurs de la région.
Sur les 238 personnes examinées, 126 sont légèrement contaminées au niveau de la thyroïde ; la dose maximale relevée est de 0,16 sievert. En comparaison, la limite annuelle d'incorporation de l'iode 131 à ne pas dépasser pour les personnels du nucléaire correspond à une dose de 0,5 sievert à la thyroïde.
Parmi les personnels de l'installation, 96 personnes présentent, malgré le port du masque, des doses à la thyroïde allant jusqu'à 0,1 sievert. 14 autres agents subissent une faible irradiation externe qui reste inférieure à celle que délivrent certaines radiographies médicales. Les doses les plus élevées mesurées sur ces agents sont égales à 0,047 sievert, soit un peu moins que la limite annuelle d'irradiation de l'organisme entier à ne pas dépasser pour les personnels du nucléaire.
L'accident de Windscale se classe au niveau 5 sur l'échelle internationale des événements nucléaires INES, qui comporte 8 niveaux de 0 à 7.

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Three Mile Island 28 mars 1979

Le 28 mars 1979, le réacteur n° 2 de la centrale de Three Mile Island - un réacteur de la filière à eau sous pression d'une puissance de 900 MWe - est le siège d'une fusion partielle du coeur et d'une contamination importante à l'intérieur de l'enceinte de confinement.
Cet accident, classé au niveau 5 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES, est le résultat d'un cumul de défaillances matérielles et d'erreurs d'interprétation : en premier lieu, la fermeture incomplète de la vanne de décharge du pressuriseur, puis l'arrêt prématuré, par les trois opérateurs, de l'injection de secours et des pompes primaires destinées à refroidir le coeur, en raison des difficultés d'interprétation des données dont disposaient ces opérateurs.
Les rejets radioactifs n'ont pas affecté les populations ni l'environnement. Ils ont été limités par la bonne tenue de l'enceinte de confinement, qui a montré ici toute son importance en termes de sûreté nucléaire.

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Tchernobyl 26 avril 1986

De tous les accidents survenus jusqu'à aujourd'hui, celui de Tchernobyl, le 26 avril 1986, est sans conteste le plus marquant en raison de sa gravité. L'accident se déroule dans un réacteur à eau bouillante de type RBMK modéré au graphite et d'une puissance de 1000 MWe. Les causes de cet accident sont autant matérielles qu'humaines.
Cet accident est majeur. Il se classe au niveau 7, niveau maximal, de l'échelle internationale des événements nucléaires INES.


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L'accident de Tokai-Mura (Japon)

Classé provisoirement au niveau 4 sur l'échelle INES, l'accident de Tokai-Mura est intervenu le 30 septembre 1999 dans la phase de conversion de l'uranium, en amont de la fabrication de combustible, dans une usine appartenant à la société japonaise, Japan Nuclear Fuels Conversion Company (JCO).
Les risques d'accident de criticité, c'est-à-dire de déclenchement incontrôlé d'une réaction en chaîne au sein de matières fissiles, se rencontrent essentiellement dans les laboratoires et les usines du cycle du combustible, dans des réacteurs de recherche ainsi que dans les transports de matières fissiles et de certains déchets.
Dans le cas de l'accident de Tokai Mura, l'introduction dans la cuve de décantation, suite à une erreur de manipulation, d'une quantité anormalement élevée d'uranium (16 kg) dépassant très largement la valeur de sécurité (2,3 kg), est à l'origine de la réaction de criticité.
Trois employés ont été gravement irradiés. Une de ces personnes est décédée le 22 décembre 1999.
De plus, durant les opérations destinées à arrêter la réaction de criticité, quelques opérateurs et pompiers ont subi une légère irradiation et une vingtaine de résidents au voisinage de l'usine semblent avoir été légèrement contaminés par les effluents radioactifs rejetés.
Cet accident est le plus grave qu'ait connu une installation nucléaire japonaise. C'est de plus un accident de criticité inconnu au Japon et que n'ont pas connu les pays occidentaux depuis longtemps.
L'enquête en cours permettra de déterminer les responsabilités.

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L'accident de Saint-Laurent-des-Eaux, en France

En France, l'accident le plus important a eu lieu au centre de production nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux sur le réacteur A2, un modèle de la filière uranium naturel graphite gaz d'une puissance de 450 MWe.
Le 13 mars 1980, une plaque métallique interne du réacteur vient, à la suite de phénomènes de corrosion, obstruer une douzaine de canaux du bloc de graphite, ce qui empêche le bon refroidissement du coeur et provoque la fusion de deux éléments combustibles. Gravement endommagé, le réacteur est indisponible pendant deux ans et demi environ.
Cet accident reste sans conséquences sur le personnel et l'environnement.
Il correspondait au niveau 4 de l'échelle internationale des événements nucléaires INES.

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