Sun Tzu
L'Art de la guerre.
Sun Tzu ou Sun Zi.
Sun Zi ou Sun Tzu ou (en chinois 孫子, prononcer "suən.ts̩"), général chinois du IVe siècle av. J.-C., est surtout célèbre en tant qu'auteur de l'ouvrage de stratégie militaire le plus ancien connu : l'Art de la guerre.
Sun Tzu naquit dans l'État de Qi et vécut dans celui de Wu durant la période des royaumes guerriers (476-221 av. J.C) en Chine. "L'Art de la guerre" son ouvrage le plus célèbre va bien au delà d'un traité traditionnel de polémologie.
L'idée principale de son oeuvre : L’objectif de la guerre est de contraindre l’ennemi a abandonner la lutte y compris sans combat, grâce à un bon système d’information et une grande mobilité, il s’agit donc de s’adapter à la stratégie de l’adversaire. Cette idée a été reprise et adaptée par différent auteurs pour la Stratégie d'entreprise.
Ses idées, ignorées durant les époques de guerre totale et de conflits frontaux, ont retrouvé une actualité en inspirant les grandes guérillas anti-coloniales, notamment, et sont aujourd'hui reprises par les stratèges du monde entier.
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L'Art de la guerre est le premier traité de stratégie militaire écrit au monde (VIe siècle av. J.-C. – Ve siècle av. J.-C.). Son auteur, Sun Zi, y développe des thèses originales qui s'inspirent de la philosophie chinoise ancienne.
C'est un Jésuite, membre éminent de la Mission jésuite en Chine, le père Joseph-Marie Amiot qui a traduit et fait connaître cet écrit en Europe en 1772 (sous le nom les Treize Articles), d'où il s'est rapidement diffusé vers les cours royales et les académies militaires.
Cette œuvre comprend treize chapitres :
Il y a deux concepts de base dans ce livre.
Considérant la guerre comme une réalité inévitable, il montre comment la réflexion peut mener à la victoire, comment l'analyse des faiblesses de l'ennemi peut fonder une tactique, si l'on sait les exploiter, et même les aggraver ; il met l'accent sur la dimension psychologique du combat, sur le rôle de la ruse et de la fuite.
L'Art de la guerre est étudié aujourd'hui dans les écoles militaires occidentales, ce qui donne l'occasion de comparer cet enseignement à celui d'autres stratèges. Cette comparaison est difficile, car Sun Zi reste très « théorique » et ne comporte pas, en ce qui le concerne, de « procédures » comme on en trouve dans les ouvrages occidentaux.
Sun Zi recommande de toujours épargner l'ennemi en fuite. Cette stratégie est opposée à celle de Napoléon Bonaparte, qui avait pour principe au contraire de pilonner les fuyards au moyen de l'artillerie afin de ne plus les voir revenir.
Le point de vue de Sun Zi est que lorsqu'un ennemi s'enfuit, il faut lui laisser une porte de sortie, sinon il se bat avec la « rage du désespoir » et risque d'infliger des pertes sévères, surtout s'il se sait perdu. Mais Sun Zi dit aussi qu'il faut tromper l'adversaire en fuite, toujours lui laisser croire qu'il peut s'enfuir. cette lecture est néanmoins soumise à interprétation.
Cet ouvrage, malgré son âge, est bien plus moderne que ce que l'on pourrait penser.
"Si vous connaissez vos ennemis et que vous vous connaissez vous-même, mille batailles ne pourront venir à bout de vous. Si vous ne connaissez pas vos ennemis mais que vous vous connaissez vous-même, vous en perdrez une sur deux. Si vous ne connaissez ni votre ennemi ni vous-même, chacune sera un grand danger."
"N’agissez qu’après vous êtes posé toutes les questions. Celui qui connaît le prix des choses l’emporte. Telle est la loi des combats armés."
"Comprendre que la victoire est acquise quand c'est une évidence pour tous ne requiert aucun talent véritable... Inutile d'être fort pour soulever une cheveu, inutile d'avoir de bons yeux pour voir le soleil et la lune, inutile d'avoir l'ouïe fine pour entendre le tonnerre."
"Ceux qui savent quand se battre et quand s’abstenir sont toujours victorieux."
"Si vous êtes encerclé, complotez. Si vous êtes condamné, luttez."
"Les opérations militaires sont utiles à la nation toute entière. Elles représentent la vie et la mort, les voies de la survie ou de la destruction. Il est donc impératif d'explorer le sujet."
"Anciennement, ceux qui étaient expérimentés dans l'art des combats se rendaient invincibles, attendaient que l'ennemi soit vulnérable et ne s'engageaient jamais dans des guerres qu'ils prévoyaient ne devoir pas finir avec avantage."
-"Une bonne armée doit être comme un serpent rapide qui frappe avec sa queue quand on l'attaque à la tête, qui frappe avec sa tête quand on l'attaque à la queue, et réplique avec les deux quand il est frappé au milieu. Une armée peut-elle devenir aussi rapide que le serpent ? Oui, elle le peut. Même ceux qui se détestent s'aideront mutuellement s'ils sont embarqués dans le même navire."
"La règle générale de la voie du guerrier est l'acceptation résolue de la mort."
"Ainsi, l'individu progresse sans rechercher la gloire, bat en retraite sans rejeter ses responsabilités, ne protège le peuple que dans l'intérêt du souverain, servant ainsi son pays.
"Confrontez vos troupes à l'annihilation, elles survivront ; plongez-les dans une situation désespérée et elles vivront. Quand l'homme est en danger, il sait lutter pour remporter la victoire."
"Utiliser l'ordre pour contrer le désordre, utiliser le calme pour contrer les clameurs, voilà l'art de maîtriser le coeur."
"La voie signifie qu'il faut amener le peuple à poursuivre le même but que ses chefs, afin qu'ils partagent la mort et la vie, sans crainte du danger."
"Agissez après avoir effectué de soigneux calculs. Le premier qui prend la mesure du proche et du lointain remportera la victoire – telle est la règle de la guerre."
"Si vous voulez attaquer une position proche, faites croire que vous vous préparez à un long parcours ; si vous voulez attaquer une position éloignée, faites croire que vous vous préparez à un parcours réduit. Attirez-les avec l'appât du gain, prenez-les en semant la confusion."
"Quand la vitesse de l'eau bouillonnante atteint le point où elle est capable de déplacer les rochers, ceci est la force de l'élan. Quand la rapidité du faucon est telle qu'il peut frapper et tuer sa proie, ceci est la précision. Il en est de même pour les guerriers victorieux."
"Soyez humble pour rendre l'ennemi arrogant. Fatiguez-le par la fuite. Semez la discorde. S'il n'est pas préparé, attaquez et frappez quand il s'y attend le moins."
"Si vous voulez attaquer une armée, assiéger une ville ou tuer quelqu'un, vous devez tout connaître sur les généraux qui défendent la ville, les visiteurs, les gardiens des portes et les domestiques. Que vos espions vous apportent tous les renseignements nécessaires."
"Le général modifie ses actions et révise ses plans afin que personne ne puisse les deviner. Il change de résidence et emprunte des chemins détournés pour que ses actions ne soient jamais anticipées."
"Quand les lois de la guerre indiquent une victoire certaine, il est approprié de se battre, même si le souverain ordonne le contraire. Si les lois de la guerre indiquent une défaite, il est approprié de ne pas se battre, même si le souverain veut la guerre."
"L'individu sans stratégie qui prend son ennemi à la légère se retrouvera inévitablement captif."
"Ceux qui viennent pour demander la paix sans proposer de traité sont des comploteurs."
"Ceux qui prononcent des paroles humbles alors qu'ils intensifient leurs préparatifs de guerre sont sur le point d'attaquer. Ceux qui prononcent des paroles menaçantes et se montrent agressifs vont battre en retraite."
"Quand le terrain est composé de ravins, de défilés, de gouffres et de crevasses, gardez-vous d'y rester et hâtez-vous de le quitter. Pour moi, je m'en éloigne, afin que l'ennemi en soit proche. Je me maintiens en face de ces obstacles afin que l'ennemi leur tourne le dos."
"Le premier arrivé sur le champ de bataille pour attendre ses ennemis est à son aise. Le dernier arrivé et qui se lance dans la bataille s'épuise. Voilà pourquoi il est avisé d'attirer son ennemi et non pas d'aller vers lui."
"Connais ton ennemi et connais-toi toi-même, même avec cent guerres à soutenir, cent fois tu seras victorieux. Si tu ignores ton ennemi et que tu te connais toi-même, tes chances de perdre et de gagner seront égales. Si tu ignores à la fois ton ennemi et toi-même, tu ne compteras tes combats que par les défaites."
"Le commandement est une affaire d'intelligence, de confiance, de justice, de courage et d'autorité."
"Si vous ne connaissez pas les plans de vos adversaires, vous ne pourrez pas nouer des alliances bien fondées."
"Un terrain s'évalue en termes de distance, de difficulté de déplacement, de taille et de sécurité."
"Une armée victorieuse gagne avant de penser à combattre. Une armée vaincue commence à combattre avant d'envisager la victoire."
"Un général sage tente de tirer avantage des ressources des terres ennemies. Chaque boisseau de nourriture volé à l’ennemi équivaut à 12 boisseaux transportés par ses propres soldats."
"Ceux qui savent utiliser des méthodes peu orthodoxes sont sans limites, comme le ciel et la terre, et inépuisables, comme les grands fleuves. Quand ils atteignent un terme, ils recommencent, comme les jours et les mois. Ils meurent et renaissent, comme les quatre saisons."
"Considérez vos soldats comme vos enfants bien-aimés et ils seront prêts à donner leur vie pour vous. Mais si vous êtes trop bon avec eux, vous ne pourrez pas les envoyer sur le champ de bataille, vous ne pourrez ni les commander ni maintenir l’ordre : n’en faites pas des enfants gâtés."
"Ni les fantômes, ni les esprits, ni l’astrologie, ni les calculs ne vous permettront de connaître l’avenir. Seuls ceux qui connaissent la situation de vos ennemis pourront vous renseigner.
Il existe cinq types d’espions : l’espion local, l’espion interne, l’espion "double", l’espion mort et l’espion vivant. Les espions locaux sont recrutés parmi les habitants d’un lieu. Les espions internes, parmi les officiers ennemis. Les espions "doubles", parmi les espions ennemis. Les espions morts donnent de fausses informations aux ennemis. Et, les espions vivants reviennent pour faire leur rapport.
Dans l’armée personne n’est aussi bien traité que les espions, personne ne reçoit d’aussi précieuses récompenses que les espions et rien n’est aussi secret que le travail des espions."
Sans équipement, sans vivres ou sans argent, n’importe quelle armée est condamnée.
Les bons guerriers n’affrontent l’ennemi que lorsque la victoire leur est assurée et ne négligent aucun élément pouvant engendrer la défaite de l’ennemi.
Rien n’est plus difficile que les combats armés.
La défense est l’ami du besoin. L’attaque, celui de l’abondance.
"Maîtriser l’adaptation c’est éviter la confrontation en rangs ordonnés et ne pas attaquer les puissantes formations. La principale règle dans les opérations militaires est de ne pas affronter les montagnes et de ne pas s’opposer à ceux qui ont la montagne dans le dos."
"Lorsqu’une ouverture se présente dans le camp ennemi, infiltrez-vous immédiatement. Procurez-vous ce qu’ils veulent, anticipez subtilement. Maintenez la discipline et adaptez-vous à l’ennemi afin de déterminer l’issue de la guerre. Au début comportez-vous comme une jeune fille vierge, l’ennemi vous ouvrira ses portes, puis comportez-vous comme un lapin en cavale, l’ennemi ne pourra pas vous empêcher d’entrer."
Lorsque des généraux ne peuvent évaluer leurs adversaires, qu’ils se heurtent à des armées supérieures en nombre ou en puissance et qu’ils ne connaissent pas les compétences de leurs propres soldats, leurs combats sont voués à l’échec.
"Etablissez votre position en fonction du terrain pour faciliter les manœuvres, faites face à un terrain plat et laissez les hauteurs derrière vous."
Un général victorieux mène ses troupes à la bataille comme s’il orientait les flots vers un profond canyon. C’est une question de formation."
"Une armée est parfaitement formée lorsqu'elle n'a pas de forme. Les espions ne peuvent rien découvrir, ni les ennemis établir de stratégie contre quelque chose qui n'a pas de forme."
"Ceux qui savent gérer une armée habilement n’ont pas besoin de la lever deux fois, ni de fournir de triple rations."
"Pousser les soldats à combattre en laissant agir la dynamique des forces est comme pousser des rochers ou des bûches... Lorsque les troupes sont habilement menées au combat, la dynamique est la même que celle enregistrée par un rocher dévalant une montagne. Voilà ce qu'est la force."
"Savoir tenir sa position en regardant arriver des ennemis encore éloignés, attendre confortablement ceux qui sont épuisés, attendre l’estomac plein ceux qui ont faim sont signes de maîtrise et de force."
- Sun Tzu, L'art de la guerre.
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