Les Armes de la période Victorienne.

 

L’ÂGE DE TRANSITION

Les quelques 23 années situées entre 1865 (mise au point de l'étui métallique qui a finalement permis de sceller d'une façon pratique les culasse de chargeurs) et 1888 (quand la plupart des nations européennes ont commencé à adopter des calibres adaptés à la nouvelle poudre "sans fumée") furent un période haletante d'innovation et de transition technique dans le domaine des armes individuelles pour les forces militaires du monde entier.

À ce moment-là, il n'existait aucun consensus quant au type d’arme qui devrait assurer la succession de la vieille platine à silex qui avait dominé la technique armurière du précédent siècle. En effet, pendant cette période turbulente, il y avait des douzaines de mécanismes de fusils différents (et un plus grand nombre encore de variantes) adoptés par les forces armées et de police dans le monde entier; non pas à titre expérimental, mais bien opérationnel !

A cette époque, l'Europe, l'Amérique centrale, l'Amérique du Sud et le l’Asie centrale et orientale (entre autres) étaient autant de chaudrons politiques internes doublés de profondes rivalités impérialistes à l’échelle du globe. De fait de véritables courses aux armements furent engagées par pratiquement chaque gouvernement de l’époque.
C'était un moment d’agitation et de soubresauts politiques, économiques et sociaux exceptionnels, agitation que reflète naturellement l’évolution des armes de l’époque dans un formidable moment de création et d'innovation technique.

Ce mouvement n’allait pas de soi, et il convient, d’ailleurs, de noter que la plupart de ces inventions furent l ‘œuvre d’inventeurs talentueux mais isolés. En effet, le conservatisme des plus gros acheteurs d’armes de l’époque, les militaires, failli condamner ces inventions à l’oubli, et ceci tous pays confondus…

De fait, le revolver Lefaucheux fut considéré comme « sans avenir » du fait de sa grande cadence de tir et du prix de ses munitions qui, selon les analystes militaires de l’époque, devaient « mettre la guerre hors de prix » ( !). Lorsque Samuel Colt présenta en 1836 son Colt Paterson, le tout premier revolver opérationnel de l’histoire, l’US army le refusa et l’usine Colt du fermer en 1843... De même, Richard J. Gatling ne parvint jamais à vendre son invention à la Prusse, après qu’une seule de ses mitrailleuses eut ridiculisé 100 des meilleurs tireurs de l’armée prussienne au cours d’un concours organisé en 1869 à Carlsbad…

En outre, les armées (et les opinions publiques) de l’époque demandaient que l’on fasse la guerre de façon « loyale » et « civilisée » (si !) sur un champs e bataille bien défini, comme il était de coutume de le faire en Europe depuis la Renaissance. Ceci explique partiellement la répugnance des états-majors de l’époque à adopter ces armes.

Par contre, les différentes guerres coloniales menées par les armées européennes et américaines à travers le monde ne demandaient pas que l’on combattît les « indigènes » de façon la même manière et l’armé britannique utilisa des mitrailleuses contre les Zoulous (en autres) mais n’admit jamais qu’on en expédia combattre en Europe. Un tel état d’esprit perdura jusqu’en 1914.

Outre les guerres coloniales, ce furent au final des acheteurs civils, pionniers partant à la conquête de l’Ouest américain, mais aussi les tireurs amateurs « éclairés » ainsi que des militaires et chefs d’Etats « non conformistes » (tel le général américain Butler ou l’empereur Napoléon III) qui permirent à ces inventions de s’imposer.

Au total, donc, l’époque dite « victorienne » vit l’apparition d’armes de plus en plus mortellement efficaces au services des armées d’abord, puis des civils tant la Révolution industrielle d’alors permettait leur production de masse à des prix toujours moins élevés. C’est une sélection de ces engins qui est présentée ci-dessous.

 

Les armes de poings.

 

Colt London modèle 1849, calibre .36.

La firme Colt s’établit à Londres suite à la fermeture de l’usine Colt aux USA en 1843, après que l’armée US eut refusé d’acheter le colt mod. Paterson sorti en 1831). C’est là que Colt produisit ce modèle qui obtint un certain succès dans le civil. Le modèle présenté date de 1863. En 1872, avec l’apparition des cartouches métalliques, Colt produisit des « kits » de conversion qui permettaient d’adapter l’arme aux cartouches métalliques en changeant le chien, le barillet, ajoutant un éjecteur latéral à douilles et creuser l’arrière du barillet.

Revolver Deane, Adams and Deane cal.44 (1851).

Ce revolver à percussion et double-action est apparu en 1851 en Grande-Bretagne. Ce fut un grand rival des Colts de cette époque et fut extrêmement populaire. Le barillet contient 5 coups.

Revolver Dreyse ‘‘à aiguille’’ (1845).

Vers 1850, Dreyse, s’inspirant de son ‘‘fusil à aiguille’’ militaire produisit cet élégant revolver de cal .35. Ce ne fut pas un succès retentissant, mais ce genre d’arme est assez couramment disponible en Europe centrale et orientale… Le barillet contient 6 coups.

Revolver Lefaucheux 11mm (1851).

L’arme qui rendit célèbre son inventeur Casimir Lefaucheux, armurier parisien de son état. En effet, celui-ci conçu en 1851 un arme très en avance sur son époque. C’était un revolver de gros calibre à 6 coups et double ou simple-action, extrêmement fiable et robuste qui utilisait la toute nouvelle cartouche métallique ‘‘à broche’’ bien plus pratique pour le rechargement que les systèmes à percussion. La barre latérale d’éjection des douilles était également une nouveauté. Cette arme fut copiée en divers calibres et modèles (de qualité très variable) dans toute l’Europe des années 1860. Durant la Guerre de sécession américaine, plus de 12 000 revolvers de ce type furent acquis par les armées nordiste, mais nombre d’entre eux furent également acquis par les armées du Sud, soit au titre de commandes gouvernementale, soit à titre personnel par les officiers. A noter que le plus célèbre propriétaire de cette guerre n’est autre que le général sudiste Thomas Jonathan "Stonewall" Jackson.

Revolver à broche, 7mm (1850~)

Ce type de revolver est très représentatif des productions européenne des années 1850. Inspiré du ‘‘système Lefaucheux’’, il s’agit d’une arme ‘‘de gilet’’ à queue de détente repliable et à double ou simple action. Ce genre de revolver fut produit dans toute l’Europe (le modèle présenté est belge) et la qualité variait considérablement d’un fabriquant à l’autre. Ces revolvers furent produits en calibres 5mm, 7mm, 9mm, 12mm et 15mm. L’arme utilisait des cartouches métalliques (une nouveauté) qui s’éjectaient, une par une, latéralement en poussant la barre d’éjection vers l’arrière. Le barillet contient de 5 à 6 cartouches, selon le calibre.

Revolver à broche 4,5mm. (1850~)

Une petite arme de salon, sans doute destinée à être dissimulée dans un sac à main de femme. Tout comme le modèle présenté au-dessus, ce genre d’arme était répandu dans toute l’Europe et accessible à quiconque voulait disposer d’un (tout) petit peu de puissance de feu.

Webley cal. 45 (1853).

Autre revolver à percussion et simple action anglais à canon rayé manufacturé à Birmingham en 1853 et caractérisé par la forme inhabituelle de son chien. Le barillet contient 5 coups.

Revolver Tranter cal. 45 (1853)

Un autre revolver britannique à percussion, issu du Adams (voir en haut de page). Il était doté d’un ingénieux dispositif double action conçu par William Tranter en 1853. La queue de détente était situé dans le pontet et faisait partir le coup en déclenchant le chien, ensuite, un deuxième levier (actionné par le majeur) faisait tourner le barillet et réarmait le chien. Pour tirer rapidement il fallait utiliser successivement l’index et le majeur. Malgré sa complexité, le Tranter fut très populaire en son temps. Le barillet contient 5 coups.

Système Jean-Baptiste Devisme (1855).

Un élégant revolver français à percussion et à simple action, compact et aisé à dissimuler. Toutefois, à sa sortie en 1855 il était techniquement dépassé par le Lefaucheux. Barillet à six coups. Calibre: 11mm

Revolver Daw cal. 44. (1850~)

Produit en Grande-Bretagne par G. H. Daw dans les années 1850, il fut décrit comme ‘‘Le meilleur, le moins cher et le plus simple’’ des revolvers de son temps. C’était effectivement une arme excellente à la finition impeccable. Elle nécessitait cependant beaucoup de main d’œuvre et de travail et ne pouvait donc être produite en grandes séries. Ce ne fut donc pas une arme militaire mais elle fut extrêmement populaire comme arme de défense. Le barillet contient 5 coups.

Revolver Bentley (1855).

Un revolver à percussion et à double action, produit à Birmingham (Grande-Bretagne) et qui s’est forgé, en son temps, une excellente réputation. Il a été vendu aux Etats-Unis durant la guerre de Sécession (aux deux camps). Calibre 10mm, le barillet contient 6 coups.

Revolver Le Mat (1856).

Ce revolver à percussion et simple-action fut inventé en 1856 par un français vivant à la Nouvelle-Orléans du nom de Le Mat. Les différentes versions de cette .arme furent principalement utilisées par les officiers de l'armée sudiste pendant la guerre de sécession. Il a la particularité d'avoir deux canons. Un canon central à tube lisse pour de la chevrotine qui sert d'axe au barillet, ce canon est équivalent au calibre 20 de chasse, et un canon rayé pour les neuf coups de ce même barillet en calibre 44. Capacité:9 coups (cal .44), +1 coup (cal 20). Ce revolver a été produit en France et en Grande-Bretagne, si l’essentiel de la production est partie aux USA, il est tout à fait disponible en Europe. En 1866 apparaît une version à cartouches métallique, autrement identique à la précédente.

Smith&Wesson Mod. 1 et 2 (1857).

Un revolver simple action et à cartouche métallique facile à dissimuler, cette dernière qualité est plus appréciée en Europe qu’aux Etats-unis où le modèle 1 ne fut jamais aussi populaire que le Colt. Le barillet contient 6 coups en calibre .32. Ce fut l’arme préférée de Buffalo Bill.

Revolver Perrin, Modèle 1859.

Un revolver français double-action utilisant des cartouches métalliques à broche, de conception très moderne pour son temps. Il n’a pas été adopté par l’armée française, qui utilisait alors le Lefaucheux, mais plusieurs centaines de ces revolvers ont été livrés aux états du Sud pendant la guerre de Sécession. Six coups, calibre 12mm.

Revolver Pond, simple action (~1860).

Un des premiers revolver à cartouche métallique et percussion annulaire. Ce modèle été produit par l’armurerie L.W. Pond de Worcester (Royaume-Uni) en 1860. C’est un six-coups de calibre 32.

Webley ‘‘Pocket revolver’’ cal.32 (1860~)

Un petit six-coups introduit dans les années 1860. Un des premiers produits de Webley, ce simple action fiable et compact eut beaucoup de succès en son temps. Le barillet contient 6 cartouches métalliques.

Revolver Raphel (~1860).

Apparu à la fin des années 1850, le revolver conçu par le français Georges Raphael était une arme particulièrement en avance sur son temps : capable de tirer en double ou simple action, utilisant des cartouches métalliques à percussion centrale (et non à broche tel les Lefaucheux de l’époque) similaires à ce que l’on utilise encore de nos jours, c’était une incontestable réussite technique. La réussite technique se double d’un succès commercial certain puisque plus de 1000 exemplaires (produits en France) furent acquis par le gouvernement fédéral US durant la Guerre de Sécession (1861-1865). Le fait que Georges Raphael était réputé être un ami personnel du président Abraham Lincoln y est sans doute aussi pour quelque chose… Il est d’ailleurs probable que M. Lincoln ait possédé une arme de ce type à titre personnel. En dépit de ces qualités, le revolver Raphael ne resta pas longtemps en service au sein des armées du fait de la difficulté de se procurer les munitions adaptées, fort rares à l’époque, mais il était également largement disponible pour le grand public, tant en Europe qu’aux Etats-Unis. Calibre 11mm ou 12mm, 6 coups.

Revolver Starr : Modèle 1863.six coups

Il s’agit d’un revolver d’origine américaine qui connut un certain succès en Europe où il reste assez fréquent. Il fut également utilisé en grand nombre aux Etats-Unis durant la Guerre de Sécession (par les deux camps) Calibre: .44 (11mm).

Beaumont-Adams cal. 45 (1866)

Ce revolver à percussion fut produit par Dean&Son longtemps après la dissolution de l’association Deane, Adams and Deane. C’est une arme à double et simple action et canon rayé. Le barillet contient 5 coups.

Revolver Galand (1868).

Ce revolver originaire de Belgique fut l’un des premiers à tenter d’offrir un moyen rapide de rechargement. Il utilisait pour cela un dispositif d’éjection simultané des douilles (métalliques) par l’effet d’un levier situé sous la carcasse (voir photos). Cette arme connu un certain succès en Europe, en son temps. 6 coups, 10,4mm.

Revolver Adams à broche, cal. 38 (1870).

Une amélioration des Adams à percussion (voir plus haut) produite au début des années 1870. Au niveau des innovations on notera l’adoption d’une cartouche métallique, tandis que le principe de fonctionnement en double-action est conservé. Le barillet contient 6 cartouches en calibre .38.

Smith & Wesson modèle 3 (1874).

Un gros revolver simple action en calibre .45 produit par la firme concurrente de Colt, en vue d’offrir une alternative au ‘‘Peacemaker’’ de son rival. Cette arme connu un grand succès, aux Etats-Unis et en Europe, jusqu’à la Russie qui en commanda une version spécifique en calibre .44 Russian. 6 coups.

Chamelot-Delvigne modèle 1873.

Revolver d’ordonnance français adopté en 1873. C’était un revolver très bien conçu et très fiable mais la munition de 11mm souffrait d’un certain manque de puissance en raison d’un défaut de conception. Le Chamelot-Delvigne 1873 n’en reste pas moins une arme robuste et appréciée, dont certains exemplaires restèrent en service jusqu’en…1940 !. Le barillet contient 6 coups.

Revolver Modèle 1874.

Revolver d’ordonnance français basé sur le Chamelot-Delvigne modèle 1873. Il présente les mêmes qualités et défauts que son prédécesseur. Le Chamelot-Delvigne 1873 était pratiquement identique mais avait un barillet lisse.

Revolver Pryse Cal. 45 (1876).

Breveté par C. Pryse en 1876 et produit par la firme Webley, ce fut l’arme qui lui apporta la notoriété. Ce revolver fut adopté par l’armée Anglaise et fut une des armes préférée des officiers, jusqu’à l’arrivée du Webler.455 (voir ci-dessous) Arthur Conan Doyle est réputé avoir possédé une arme de ce type. C’est un revolver à double action, le barillet contient 6 cartouches.

Revolver Mauser modèle 1878 « Zig-Zag »

Surnommé « Zig-Zag » en raison de son mécanisme particulier de rotation de barillet : chaque fois que le chien est réarmé, un plot situé dans la carcasse, sous le barillet, effectue un va-et-vient d’avant en arrière en utilisant les sillons en zig-zag dudit barillet pour le faire tourner. Relativement fiable, le système ne fit pas école… C’est un revolver à simple action et 6 coups en 9mm.

Revolver ‘‘British Bulldog’’ (1880).

Apparu comme revolver de poche en 1880, cette arme fut déclinée en de nombreuses sous-versions. Originellement conçu en 11mm, des versions plus petite en 9mm furent produites par la suite… Le barillet contient 5 ou 6 cartouches.

Reichsrevolver modèle 1883.

Ce revolver simple-action en acier noir produit par la firme Dreyse, fut l’arme d’ordonnance de nombreux soldats et policiers des empires allemands et austro-hongrois. C’est une arme sans fioritures, solide, fiable et puissante. On ne rigole plus ! Calibre 10,55 mm, 6 cartouches.

Webley modèle .455 (1887).

Voici LE revolver de l’armée anglaise ! Il fut adopté en 1887 et retiré du service en…1947, après soixante ans de service ! C’était un revolver très bien conçu, mécaniquement excellent et doté d’une munition puissante (il avait été conçu pour stopper net un ‘‘indigène’’ en pleine charge lors des guerres coloniales).

Revolver d’ordonnance modèle 1892.

Ce revolver fut l’arme standard de l’armée française jusqu’en 1940. Excellemment conçu, ce fut le premier revolver au monde utilisant un barillet à basculement latéral et éjection simultanée des douilles, un système encore largement employé de nos jours sur les revolvers modernes. D’un point de vu mécanique, cette arme n’est pas moins moderne et fiable que les revolvers conçus un siècle après, mais elle souffre d’une munition insuffisamment puissante en 8mm.

Revolver Rast-Gasser Mod. 1898.

Pistolet autrichien, produit à Vienne, il fut originellement produit en calibre 11,2 mm en 1870. En 1880 une version 9mm apparut avant que ne soit produit le modèle présenté ci-dessus. Cette arme fut utilisée en grand nombre par les troupes austro-hongroise durant la première guerre mondiale. Un must pour les Tremeres qui souhaitent disposer d’un argument plus direct que la Thaumaturgie…

Les fusils et les carabines.

 

Fusil Français, modèle 1822 T Bis.

Voici un exemple typique de fusil à silex, tel qu’ils existaient depuis le 17ième siècle, reconverti avec un mécanisme à percussion. Les autres caractéristiques demeurent inchangées pour ce fusil à chargement par la bouche. Toutes les armées européennes de l’époque utilisaient des modèles très similaires à celui-ci. La même remarque que pour les pistolets à percussion transformés (voir plus haut) s’applique quand à la disponibilité de ce type de fusil à l’époque victorienne.

Fusil Dreyse « à aiguille » (1849)

L’arme qui révolutionna l’art de la guerre. Le fusil Dreyse fut le premier fusil doté d’un système de chargement par la culasse, à la foi fiable et efficace. Pour la première foi, le fantassin était doté d’un fusil avec lequel il était possible de tirer et recharger en position couchée, ce qui bouleversa totalement les tactiques d’infanteries qui n’avaient que peu évolué depuis les XVIIième siècle… Le nom de fusil « à aiguille » vient du fait que le Dreyse utilise une cartouche en carton au milieu de laquelle se trouve une amorce (au cœur de la charge de poudre) qui vient percuter l’aiguille après avoir traversé les parois de carton de la cartouche. Ce système garantissait une meilleure combustion de la poudre par rapport au système traditionnel (amorce à l’arrière de l’étui), mais détériorait rapidement l’aiguille…

Enfield Pattern 1853 cal. .577 (1853).

Fusil à percussion et à chargement par la bouche réglementaire de l’armée britannique, le Pattern 53 (ou P53) fut utilisé à travers le monde entier, au gré des expéditions coloniales anglaises. Il en existe une version ‘‘mousquet’’ raccourcie.

Remington ‘‘Rolling block’’ (1862).

Ce fusil américain à chargement par la culasse fut l’un des premier à ne pas simplement être une conversion d’u modèle plus ancien. Il utilisait un système simple mais efficace de ‘‘bloc basculant’’ (‘‘Rolling block’’) situé à l’arrière du tube, par lequel on introduisait la cartouche métallique. Cette arme connu un grand succès et fut produite dans, ou pour, divers pays tel l’Argentine (1866), le Danemark (1867), l’Egypte 1867), le Luxembourg (1866), la Norvège (1866), les Etats pontificaux (1868), l’Espagne (1871), la Suède (1867) et l’Uruguay (1870). Les calibres variaient du .439, .45, .454 au 11mm selon les clients.

M1853/66 Snider-Enfield Mark I, cal. .577 (1866)

Ce fusil est une conversion à chargement par la culasse de l’omniprésent fusil P53 à chargement par la bouche. Le mécanisme de chargement ayant été breveté par l’américain Jacob Snider. Ce fusil, et ses dérivés et copies, fut exporté dans le monde entier et copié dans divers pays tels les Pays-bas, le Danemark ou le Népal (photo). Durant le dernier tiers du 19ième siècle, on pouvait le trouver partout où l’Empire britannique avait laissé sa marque, en Afrique, en Inde, en Chine, en Asie du Sud-est… bref, absolument partout. C’est le « fusil universel », tout comme le furent plus tard le Mauser model 98 et, encore plus tard, la AK-47 Kalashnikov

Fusil Spencer calibre 52 (1863-64).

Bien qu’américain, ce fusil fut acheté massivement par le gouvernement français afin de ré-équiper ses armées durant la guerre de 1870-1871 contre la Prusse. Il s’agit d’un fusil de gros calibre à cartouche métallique stockées dans un magasin tubulaire amovible (voir photo) de 7 coups. A noter que ces achats à l’étranger, divers et mal coordonnés, eurent pour résultat que l’armée française de 1871 alignait pas moins de 93 modèles et sousmodèles de fusils différents et les soldats partaient parfois au combat avec un type de fusil, des cartouches prévues pour un autre modèle et la baïonnette d’un troisième ! On connaît le résultat... C’est sans doute pour cela qu’après la guerre, l’armée française « solda » rapidement ces différents modèles de fusils à qui en voulait. Ils sont donc assez facilement accessible aux ‘‘civils’’ après 1872.

Carabine Sharp calibre .52 (1863).

Un autre achat ‘‘d’urgence’’ du gouvernement français en 1870. La carabine Sharp était une arme à un coup doté d’un mécanisme à bloc tombant (‘’dropping block’’) qui garantissait un rechargement rapide de la cartouche métallique de calibre .52. Ces armes furent brièvement utilisées avant d’être revendues après les hostilités et sont également très facile à se procurer.

Carabine Joslyn calibre .52 (1863).

Encore un ‘‘achat d’urgence’’ de la France en 1870-1871. Cette carabine utilise un mécanisme ‘‘à tabatière’’. Elle a sinon des caractéristiques très proches du Sharp et a également été soldée aux civils à le fin de la guerre. Mêmes causes, mêmes effets !

Fusil Chassepot, 11mm (1866).

Le fusil Standard de l’armée française durant la guerre de 1870, ainsi que durant les diverses conquêtes coloniales de l’époque. Ce fusil reprend, en l’améliorant, le système ‘‘à aiguille’’ du fusil Dreyse allemand. Il a en outre une portée double de ce dernier, désavantage dont souffrit particulièrement l’infanterie prussienne durant la guerre de 1870-1871. C’est un fusil à un coup à chargement par la culasse de bonne qualité qui resta en service dans l’armée jusqu’au début du vingtième siècle.

Fusil ‘‘à tabatière’’ modèle 1867.

Il s’agit d’un conversion d’ancien (et divers) modèles de fusils français avec un dispositif ‘‘à tabatière’’ qui consistait en une petite ‘‘trappe’’ de chargement de la cartouche située juste devant le chien. Ce système était très (trop ?) proche du système Snider, tout en étant suffisamment différent pour ne pas avoir à verser de royalties à ce dernier. Ce type de conversion d’appliqua à divers modèles (quoique assez proches) tels les modèle 1853-54 (et même 1822) à chargement par la bouche, ainsi que le modèle 1857 (un 1853 à canon rayé). Le fusil présenté sur la photo est le modèle dit ‘‘de Dragon’’, une variante d’infanterie, plus longue d’une dizaine de centimètre existe également. Avec son calibre de 18.2mm, il était bien moins précis que le Snider, mais il faisait de plus gros trous. Après son retrait du service armé, certains exemplaires furent reconvertis en armes de chasse à grenaille.

Fusil Krnka modèle 1867.

Un autre exemple, russe cette fois, de conversion d’un ancien modèle à chargement par la bouche avec un dispositif similaire au Snider conçu par Sylvestre Krnka. En l’occurrence il s’agit du vieux fusil à canon rayé russe ‘‘Six lignes’’ modèle 1857 en 15,24mm. Ces armes furent par la suite recalibrées en 10,6x58 mm, plus puissant et plus précis.

Martini-Henry M1871.

En Grande-Bretagne, l’observation des de la Guerre de Sécession (USA, 1861-1865), de la guerres prussodanoise (1864) et de l’adoption des fusils Dreyse (Prusse) et Chassepot (France) mit en lumière la nécessité de concevoir un fusil moderne afin de remplacer le vénérable P53 et son dérivé, le Snider. Le résultat fut ce fusil à chargement par la culasse, utilisant une cartouche métallique en calibre.45. Ce fusil fut rapidement distribué aux armées anglaises et fut utilisé notamment en Afrique durant les Guerres Zouloues.

Fusil Belge Comblain M1870 & M1882. 11mmx50 R.

Dans la première moitié du 19 ème siècle, la Belgique, comme la majorité des autres pays Européens possédait un armement individuel basé sur un modèle de fusil à percussion fabriqué par la M.A.E. (Manufacture d'armes de l'Etat). Cependant, les performances du fusil Dreyse à chargement par la culasse (système à aiguille) mirent en évidence la nécessité de mettre au goût du jour les fusils existants. En 1869, le nouveau fusil Comblain à bloc tombant, fabriqué par la maison Lambin et Cie fut soumis à de sévères tests. Finalement accepté, il sera attribué en 1870 aux chasseurs et en 1871 à la garde civique. Ce modèle fut vendu à la Grèce, au Pérou, au Chili et au Brésil.

Fusil de chasse à percussion cal. 12 (~1840)

Il s’agit d’un fusil de chasse traditionnel à canons juxtaposés et à chargement par la bouche (la baguette de chargement est située sous, et entre, les deux canons. Le modèle présenté a été produit par l’armurier Bentley, à Birmingham en Grande-bretagne dans les années 1840. De telles armes, pratiquement identiques, sont disponibles un peu partout en Europe et aux Etats-Unis à la même époque.

Fusil de chasse à simple canon, cal .12.

Un autre exemple de fusil de chasse artisanal, mais à un seul canon cette fois. C’est une arme ‘‘à tout faire’’ produite aux USA sans doute vers les années 1830, mais des modèles similaires existent en Europe, bien que les fusil à deux canons (voir ci-dessus) y soient bien plus répandus. Il est de calibre 12, mais peut tirer une grosse balle unique (la portée passe alors à 100m).

Dreyse ‘‘Side by Side’’, cal.12.

Il s’agit d’un fusil de chasse qui reprend le fameux système Dreyse ‘‘à aiguille’’. Les canons sont juxtaposés et basculent latéralement vers la gauche sur un axe vertical. C’est un fusil de chasse qui s’est trouvé un public essentiellement au sein de l’aristocratie austro-allemande. Produit de la fin des années 1840.

Fusil de chasse à broche, calibre 12 (~1850 ).

Voilà un excellent exemple de fusil de chasse à cartouche métallique à broche (‘‘système Lefaucheux’’) tel qu’on en produisit des dizaines de variantes en Europe dans les années 1850-1870. Le modèle présenté est belge.

Remington ‘‘bloc basculant’’ calibre 20. (~1860)

Il s’agit d’une variante de chasse des fameux fusil Remington dotée du dispositif de chargement ‘‘rolling block’’ (voir plus haut). C’est une arme de chasse de moyen calibre assez largement disponible aux Etats-unis et en Europe dès les années 1860 et jusque quans les années 1880. Il n’y a qu’un seul canon.

Fusil Springfiels ‘‘Trapdoor’’ 1879.

Un fusils de chasse très représentatif de son époque, à chargement par la culasse (système à bloc tombant) et de calibre 45-70. Un fusil idéal pour le grandes plaines des Etats-Unis.

Colt modèle 1878

Un fusil de chasse calibre 12, à double canons juxtaposé à chargement par la culasse et canon basculants. Un modèle du genre, tel que l’on en produisait en Europe (Lefaucheux, Stephannois, Holland&Holland…etc…) et aux Etats-Unis (Sharp, Remington…).

Wiggan & Elliott, cal .20

Un fusil de chasse à percussion, et canons juxtaposés basculants d’origine britannique de calibre 20. Plus léger et plus maniable que les cal.12, mais moins puissant. Produit dans les années 1860.

Westley Richards BAR cal.10.

Un fusil de chasse à percussion, et canons juxtaposés basculants d’origine britannique de calibre 10. C’est une une puissante arme de chasse de fort calibre, conçue pour la chasse au gros gibier. Produit dans les années 1860.

Pondevaux, St. Etienne cal.8.

Un fusil de chasse à balles métalliques à broche (le fameux ‘‘système Lefaucheux’’), et canons juxtaposés basculants d’origine française et de calibre 8. C’est une également une puissante arme de chasse de fort calibre, conçue pour la chasse au gros gibier. Produit dans les années 1860.

Fusil belge (Bruxelles) de calibre 8.

Un autre fusil de chasse à percussion, et canons juxtaposés basculants de calibre 8. C’est là encore une puissante arme de chasse de fort calibre, conçue pour la chasse au gros gibier. Produit dans les années 1860.

Les armes spéciales.

 

Pistolet transformé à percussion (1820~).

Ce modèle est tout à fait représentatif des divers type de pistolets à silex transformés en armes à percussion après l’invention de ce système de mise à feu en 1817. Il s’agit ici d’un modèle réglementaire de la Gendarmerie française, modèle 1822. Suites aux diverses révolutions qui ont secoué l’Europe jusqu’en 1848, des modèles similaires se sont retrouvé en possession de particuliers et sont, de ce fait, assez aisé à se procurer dans le civil pour un prix dérisoire. Calibre variant de 12 à 16mm.

Wallis & Hull “Volley Gun” (1810~)

Ce monstrueux fusil à 7 canons (disposé en rangées horizontales de 2-3-2 respectivement), constitue l’une des premières tentatives de réaliser une arme à répétition. Le résultat est un fusil énorme, lourd encombrant et difficile à manipuler. Le modèle sur la photo emploie encore une platine à silex, mais des version à percussion ont été produite dès l’invention de la capsule de fulminate. Calibre environs 15mm.

Pistolet de duel (1830).

Le duel constitue encore une institution honorable (quoique illégale) en Europe jusqu’à la fin du 19ième siècle. Ainsi, afin de régler ‘‘sur le champ’’ les question d’amour-propre froissé, existaient de nombreux modèles de pistolets dit ‘‘de tir’’, généralement dotés d’un canon rayé. Le modèle présenté a été réalisé par un armurier français du nom de Bruneel, à Lyons vers 1830. Ces armes sont généralement vendues dans un coffret ouvragé, accompagnées de leurs munitions et de tout le nécessaire d’entretien. Calibre 12mm.

Pistolet ‘‘de voyage’’ (vers 1840).

Un exemple des pistolet de gros calibre (12mm) à double canons lisses superposés, très intimidant. C’est typiquement le genre d’arme que l’on rangeait dans les portes des diligences, en Europe et aux Etats-Unis notamment, le brigandage étant encore à l’époque un fléau mal maîtrisé.

Pistolet Flobert .22 (1847).

En 1847 un armurier français, du nom de Flobert, eut l’idée d’ajouter une capsule de fulminate et un grain de plomb au cartouches en métal. C’était le prototype de la cartouche moderne ! Curieusement, il ne prit pas conscience de la porté de sa trouvaille et les ‘‘flobertines’’ n’eurent de succès que comme armes de salon (voir l’exemplaire gravé ci-dessus) pour amuser ces dames. Depuis, on trouve la Flobert dans tous les stands de tir forains.

Carabine Flobert .22 (1847).

De même qu’il y eu des pistolets, il y eu des carabines Flobert ‘‘de salon’’. Ce modèle tire les mêmes munitions que les pistolets présentés ci-dessus. Il est cependant assez précis et constitue un très bon fusil pour apprendre à tirer dans son jardin…ou meubler les soirées mondaines

Pistolets à percussion calibre .36 (1830).

Un exemple typique des petit pistolet ‘‘de gilet’’ (plutôt de veste en fait !) à canon lisse et chargement par la bouche produit entre 1830 et 1850 par divers fabricants .Ce genre d’arme était très répandue en Europe et aux Etats-unis en dépit d’un précision (et d’une efficacité générale) assez relative…

Pistolet ‘‘de manchon’’ calibre .36 (1860)

Un autre modèle d’arme facile à dissimuler, plus récent que le précédent et à canon rayé, car datant des années 1860. Le chien est ‘‘rangé’’ dans une interstice sous le canon et sort lorsque l’on arme le chien. Les autres caractéristiques restent les mêmes.

Pistolet « Poivrière » (1840).

Ainsi nommé du fait de sa forme particulière, ce fut l’un des tout premier pistolets à répétition et de nombreux modèles furent produits par divers armuriers et fabricants entre 1840 et 1860.

Pistolet cal .50 (1840~).

Un exemple de pistolet à canon long du genre que l’on dissimuler dans un tube en bois afin de faire croire, de loin, à une canne. Ce genre de ‘‘canne-pistolet’’ n’était pas à proprement parler illégal, mais n’était pas très bien vu en société.

Pistolet à double canons (1850~).

Une armes de cavalerie typique des années 1850. Certains modèle (dont celui-ci) utilisaient des cartouche métallique à broche. En tout état de cause, ce ‘‘mini-fusil de chasse’’ est aussi dissuasif que difficile à dissimuler. Cal .573, rechargement avec canon basculant vers l’avant.

Pistolet d’officier type Etat major modèle 1855

Un bon représentant des armes de ce type en services dans les armées US et européennes juste avant l’arrivée des revolvers qui les rendront rapidement obsolètes. Ce armes resteront encore disponibles dans le civil, et ce jusqu’à la fin du siècle. 2 coups, calibre 12mm.

Revolver Chaineux, 10 coups (1860).

Fabriqué par le célèbre armurier Belge Chaineux, cet énorme revolver à double-action dispose d’un barillet pouvant contenir jusqu’à dix cartouches à broche. Conçu pour des civils soucieux de “se protéger”, son aspect massif est sensé être “dissuasif” face à un éventuel agresseur… armé par exemple du “coup de poing” Dolne (voir ci-dessous).

« Revolver » ( !?) Dolne « coup de poing » (1860~)

Cette aberration estéthico-technique fut fabriquée en grand nombre pour un faible prix en France et en Belgique dans les années 1860-1880. Il s’agissait d’une arme « pratique d’auto-défense » de petit calibre destinée à « protéger l’honnête citoyen ». Elle se fit en fait un nom comme arme de prédilection des « Apaches » ces bandes jeunes violents qui apparurent au début des années 1890 et qui défrayèrent la chronique en leur temps, déclenchant alors un puissant réflexe « sécuritaire » en France… Ce…truc, disposait en outre d’une lame pointée vers l’adversaire qu’elle était sensé dissuader, et pouvait servire de « poing américain ».

Pistolet à double canons (1860~).

Autre exemple de pistolet à broche et à double canons, ce modèle (ici un espagnol) possède deux canons et deux chiens qui viennent frapper les broches de la cartouche. Le douilles (métalliques) s’éjectent après basculement des canons vers l’avant. Les queues de détentes sortent lorsque l’on arme les chiens (une par chien). Calibre11mm.

Pistolet Japonais un coup (1870~).

Sitôt après que le Japon eut décider de rattraper son retard sur l’Europe et les USA, il mit les bouchées doubles et produisit d’excellentes répliques d’armes européennes. Voici un exemple de pistolet japonais à un coup reprenant les principe des munition à broche de Casimir Lefaucheux dans une arme à un coup, simple et robuste. Calibre 11mm.

Pistolet à un coup en 6mm (~ 1870)

Il s’agit d’une petite arme de salon à un coup, à chargement par la culasse, facile à dissimuler et assez représentative des innombrables variantes de ce genre produites par autant d’armuriers moyennement doués. Le modèle présenté ici est allemand, mais on en fabriquait dans toute l’Europe. La cartouche est métallique à percussion centrale ou annulaire d’un calibre variant de 6 à 8 mm.

Remington ‘‘rolling block’’ modèle 1871, calibre 50 percussion

Un gros pistolet de fort calibre, simple robuste et puissant qui reprend le mécanisme de bloc basculant du célèbre fusil Remington. L’arme a connu un certain succès dans l’Ouest américain et, sein de certaines armées et en Europe mais fut vite détrôné par les revolvers plus modernes et capables de tirer plusieurs fois d’affilée.

Eclipse Un coup - cal. 22 (1870)

Un petit pistolet de gilet à un coup facile à dissimuler. Une arme de salon très populaire pour lutter contre ‘‘l’insécurité’’ des villes Européennes de l’époque. Ce type d’arme est vendu en coffret ouvragé avec souvent une arme blanche en plus.

Les cannes.


 

Plus qu’une simple ornementation vestimentaire, la canne indique surtout le statut social de son porteur.

Anciennement symbole de l'aristocratie, à l'égal de l'épée, la canne est popularisée pendant la Révolution française grâce aux "incroyables" dont les gourdins volontairement frustres, à l'inverse des cannes ornées de l'Ancien Régime, semaient la terreur dans les rues de la capitale. Simple pièce du costume au 19ième siècle, la canne suit la mode pas à pas à travers l'Europe. On la porte au bout du bras, du bourgeois libéral au monarchiste convaincu, sans oublier le bonapartiste, le compagnon du devoir ou le souteneur des Batignolles ou de la rue de Lappe.

La canne est alors un objet dont nul promeneur ne songerait à se séparer. Car cet élément apparemment accessoire peut se muer en une arme redoutable entre les mains de quiconque sait la manier. Et comme à cette époque, les rues étaient peu sûres et les mauvaises rencontres fréquentes, la canne s'avérait un excellent moyen d'assurer sa sécurité et constituait une arme à part entière dans l’arsenal de l’époque.

L'art de la canne est alors aussi bien enseigné dans les arrières salles des débits de boissons populaires que dans les salles d'escrime, et les premiers manuels sont rédigés par des maîtres comme Leboucher, qui fait paraître en 1843 une Théorie pour apprendre à tirer la canne, et, plus tard par le prestigieux Charles Charlemont, qui publie en 1899, L'Art de la boxe française et de la canne.

Dès lors , l'imagination s'enflamme, et l'on ne compte plus les brevets. Canne-épée, canne-fusil, canne-pistolet, canne à système hérissée de lames de rasoir : cet attirail inonde le marché. Jusqu'à la Première Guerre mondiale, l'armée contribua également à la diffusion de la canne française et du bâton car tous les conscrits étaient tenus d'en connaître au moins les rudiments, et les maîtres d'armes décernaient à ceux qui s'en montraient dignes des brevets fort prisés.

A Paris, on retrouve souvent la canne au côté de mouvements politiques (tel celui des anarchistes ou celui des Camelots du Roi), qui en avaient fait un signe de reconnaissance, mais également un redoutable instrument de combat aux extrémités plombées. La police elle-même n'était pas avare de coups, ce qui valut à certains de ses représentants le surnom ironique de "cognes". En 1899, un commissaire de police a été grièvement blessé à coups de cannes lors d'une émeute et la même année le président de la République, Emile Loubet, a été assailli, également à coups de canne, par un opposant, le baron de Christiani".

La toise.

La canne préférée du maquignon et surtout de l’officier ou du sous-officier en goguette. En effet, les critères de hauteur au garrot étant rigoureux, la tige verticale de la toise est graduée en centimètres afin de vérifier qu’ils sont bien ‘‘réglementaires’’. C’est un instrument caractéristique de tout militaire, qu’il soit d’active ou retraité…

La Canne-dague.

Courtaude et peu esthétique, la canne-dague est une redoutable arme d'estoc à usage rapproché. Celle-ci, de dimension intermédiaire entre le poignard et l'épée, permet de chatouiller son adversaire d'un peu plus loin que la dague classique...

La canne-épée.

Plus ‘‘classe’’ que la Canne-dague, présentée ci-dessus, la canne-épée permet de mettre en évidence ces talents d’escrimeur. Il est d’ailleurs recommandé d’avoir quelque pratique dans ce domaine particulier (3 en mêlée, au minimum). C’est cependant un redoutable moyen de défense  personnelle…

Canne de grainetier.

Comment faire lorsqu'on est grainetier pour ne pas se laisser rouler dans la farine à l'occasion d'achat de grains? On plonge sa canne dans le sac de grains et on donne un quart de tour à la poignée. Deux alvéoles situées en bas et au milieu de la canne s'ouvrent et se remplissent de grains. Il n'y a plus qu'a retirer la canne, examiner le contenu des capsules et vérifier si la qualité du grain au fond du sac est aussi belle et bonne que celle visible en surface... En général, une telle cavité ne se repère par un simple examen, mais certains modèles sont particulièrement bien camouflés et méritent une inspection approfondie pour être repérés. Ca peut toujours être utile. En tant qu’arme, elle est identique à la canne de marche.

Canne d’aquarelliste.

Grâce à ce dispositif ingénieux, l'aquarelliste en balade trouve dans cette canne tout ce qui lui est nécessaire pour travailler... sauf le papier. Les couleurs sont disponibles dans les évidements de la canne en bambou découverts après avoir retiré le demi- cylindre/couvercle. Une solution idéale pour prendre des croquis sur le vif en cours de promenade, et un must pour les Toréadors. A noter que ce genre de canne n’est pas approprié à l’usage comme arme…

Canne à lorgnette.

Avec la lorgnette, c'est la grande famille des cannes de commodité qu'il faut aborder. Le principal usage de cet objet pour les messieurs semble être de lorgner le décolleté des belles actrices, pour les dames, de critiquer les toilettes de leurs amies. Métal doré et nacre compensent, par leur éclat, le faible grossissement de cet objet qui reste par ailleurs peu pratique pour la randonnée pédestre car d’une prise en main inconfortable.. En outre, il est déconseillé d’utiliser le pommeau comme masse sous peine d’endommager gravement (et même irrémédiablement) la lorgnette. Utile, cependant, dans les Elysiums où l’usage des disciplines (tel Auspex) est interdit. Curieusement, les propriétaires de ce genre de canne tendent à apprendre rapidement à lire sur les lèvres des gens… En tant qu’arme, elle est identique à la canne de marche.

La canne à boîtier.

Canne unisexe, la canne à boîtier était appréciée de celles et ceux qui tenaient à avoir sous la main en tout lieu et à toute heure leurs petites pilules préférées. Certains, en guise de pilules, y glissaient quelques Louis d'or. Il y a plus désagréable médication… En tout état de cause, ce genre de poignée est toujours pratique pour dissimuler de petits objets, et certaines sont particulièrement camouflées, au point de nécessiter une inspection approfondie pour être repérées (jet de Perception + Investigation, diff.7, 3 succès requis). En tant qu’arme, elle est identique à la canne de marche.

La canne-fusil.

Il s'agit, avec cette canne, de tirer des cartouches de 11 mm. C’est simple direct, brutal, efficace…et assez peu discret. Un quart de tour permet de déverrouiller et de charger : la douille s’éjecte et on en introduit une autre(ce qui prend 2 actions). La détente, repliée, se dissimule sous une bague tournante. Certaines cannes sont en deux parties : il faut dévisser le ‘‘canon’’ avant d’introduire la balle et revisser le tout (ceci requiert 3 action). Il est bon de ne pas oublier de retirer l'embout situé à l'extrémité du canon, avant usage!

La canne-massue.

La bonne vieille massue, toujours plus perfectionnée, s'est faite cependant plus discrète. Le pommeau lesté est monté au bout d’un solide ressort, ce qui, par effet de levier, multiplie sa puissance à l’impact. Le pommeau ‘‘s’arme’’ en le dévissant (ce qui prend une action de combat). Evidemment la canne est un peu lourde et difficile à manier, mais l'efficacité de 650 grammes de métal au bout d'un ressort d'acier, n'est pas à démontrer, voir à ce sujet le commentaire énoncé plus haut à propos de pommeaux d’argent…. Les Brujah semblent adorer et l’utilisent sans modération.

Les aiguilles à cheveux.

Jusqu’au lendemain de la première guerre mondiale et l’apparition des coupes « à la Garçonne », les dames ont invariablement les cheveux longs et prendre soin d’une abondante chevelure n’est pas une mince affaire, cela requiert que l’on passe du temps chaque matin à mettre sa coiffure en forme. Pour cela, les femmes, toutes classes sociales confondues, utilisent des aiguilles à cheveux qu’elles utilisent pour mettre en ordre des coiffures plus ou moins complexes…

De fait, l’aiguille à cheveux, en bon métal et mesurant plus de 15 cm, s’avère une arme tout à fait redoutable en des mains décidées, bien que séduisantes et l’aiguille à cheveux (ou à chapeaux, d’ailleurs !), au même titre que la canne masculine, s’est vu promue au rang d’arme de défense personnelle…

 

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