Rappel

1. Au sens strict, le mot "synode" n'est rien d'autre que l'équivalent grec du latin "concile", lequel veut dire : assemblée convoquée.
Mais l'étymologie du mot "synode" est plus suggestive : non seulement "faire route ensemble", selon une explication répandue, mais plus justement "franchir le même seuil", c'est-à-dire "habiter ensemble".
Le mot "synode" paraît donc convenir au projet d'une Église qui ne soit pas d'abord hiérarchisée et pyramidale, mais conviviale et coresponsable, au titre des sacrements de baptême, confirmation et eucharistie conférés à tous les chrétiens.

2. Dans l'usage de l'Église catholique, le mot "concile" est plutôt réservé aux assemblées universelles regroupant les évêques du monde entier (conciles généraux, sinon œcuméniques, vu l'état de séparation des Églises chrétiennes). Pour sa part, le mot "synode" s'applique à des assemblées plus réduites, tels les synodes d'évêques délégués, régulièrement tenus depuis Vatican II, ou encore des synodes nationaux et régionaux, voire continentaux, et bien sûr les synodes diocésains qui, depuis quelques années se sont multipliés, notamment en France.

3. Pour honorer le contenu du mot, un synode diocésain se doit de comporter, non seulement des assemblées plus ou moins centralisées, mais tout un réseau de rencontres préparatoires, permettant d'associer à la recherche diocésaine le plus grand nombre possible de personnes. Il est également souhaitable d'enraciner la recherche ecclésiale dans la vie locale (enquêtes, questionnaires, présence d'invités), afin que, d'une part, le synode se nourrisse de la vie des hommes du crû et que, d'autre part, son message puisse trouver quelque écho dans la société ambiante. En ce sens, un synode n'est pas seulement une activité interne, mais il participe de la responsabilité missionnaire de l'Église locale.

4. Comme toute instance de concertation, le synode recourt à des méthodes de travail, pratiquées dans la société civile du moment : enquêtes, sondages, motions, amendements, etc. L'ambiguïté vient du fait que, d'une part, comme tout groupe humain, l'Église ne peut faire l'économie de modes de fonctionnement plus ou moins efficaces et que, d'autre part, elle n'est pas simplement calquée sur les sociétés démocratiques. Ainsi : la présidence revient au Christ, invisible mais présent; l'impulsion est celle de l'Esprit Saint ; la charte indépassable n'est autre que l'Évangile. Les ministères "ordonnés" (et pas seulement "reconnus" ou "délégués") ont justement pour objet de "réaliser" ou "représenter" le Christ ressuscité. La prière et la célébration, outre le fait qu'elles rassemblent dans l'unité de la foi et soutiennent le vivre ensemble de la communauté, ont pour effet d'ancrer la démarche synodale dans la réalité du mystère pascal confié à l'Église pour qu'il soit célébré et annoncé.

5. Ainsi un synode diocésain est-il aussi et d'abord un acte "spirituel" au sens plein du terme, non pas seulement un organe de gouvernement. Il atteste la collégialité de l'Église ; il exprime la responsabilité de tous dans la diversité des fonctions, ministères et charismes. Il engage le présent et l'avenir de l'Église diocésaine, à travers la définition des priorités et modes d'action ordonnés au double service de la mission et de la communion. Le synode est un acte à la fois symbolique et pratique : il manifeste la nature de l'Église et oriente son activité.

6. Du point de vue historique, la synodalité est un concept ancien de l'Église. Mais, avant le VI° siècle, chaque communauté vivant regroupé autour de son évêque, un Synode diocésain n'était pas utile. Ensuite, les Conciles en rappellent périodiquement la nécessité et demandent une périodicité régulière. Le plus ancien Synode connu en France est celui d'Auxerre qui aurait eu lieu entre 585 et 603. On en possède la liste des membres et les 45 canons. Il est intéressant de constater que le premier Synode tenu à Rouen a été convoqué par... saint Ouen en personne aux environs de 650 (cf Catholic Encyclopedia). Mais les Synodes qui jalonnent l'histoire ne ressemblent guère à ceux d'aujourd'hui. Il s'agissait d'une Assemblée uniquement cléricale. Il fallait donc attendre le Concile Vatican II pour que s'opérât cette révolution qui consiste à faire participer le Peuple de Dieu au gouvernement de l'évêque. Mais, même si l'Assemblée synodale vote démocratiquement les propositions élaborées par le travail de milliers de fidèles, l'évêque reste le seul législateur. Désormais, le Synode diocésain est une Assemblée de prêtres et des laïcs autour de l'évêque. La nécessité de traiter en commun les affaires de l'Église est inhérente à sa nature telle que Jésus l'a instituée.

7. Les étapes qui ont jalonné le déroulement du Synode dans notre diocèse sont les suivantes: 1) Dès son arrivée dans le diocèse, en octobre 1996, Mgr Olivier de Berranger fait du Synode une priorité dans son action pastorale, et ne tarde pas à en faire la convocation officielle. 2) De décembre 1998 à avril 1999 ont lieu les premières réunions d'équipes. 3) En avril-mai 1999, Forum sur la Ville. 4) Juin 1999, élections pour l'Assemblée synodale. 5) Première Assemblée synodale à Dugny les 9-10 octobre 1999. 6) Deuxième Assemblée synodale les 18-19 mars 2000 à Bondy. 7) 10-12 juin, troisième Assemblée synodale. 8) Enfin, 8 octobre 2000 -fête de Saint-Denis patron du diocèse- fin du Synode et Proclamation par l'évêque, Mgr Olivier de Berranger.
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'Un Synode c'est comme une halte sur le chemin que doit parcourir l'Église particulière pour vérifier les expériences faites, redéfinir les priorités apostoliques et reprendre ensemble le chemin dans une perspective missionnaire' (Jean-Paul II)

Concernant ce résumé voir: Jean-Yves-Blanchard, Questions théologiques; et Catholic Encyclopedia (en anglais)
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