Les Roms en Seine Saint Denis
Sœur Michelle Fournier
Aumônerie diocésaine pour les gens de voyage et Roms
Appel paru sur la revue diocésaine 'Les Uns et les autres' juillet-août 2009

"On évalue à plus de 10 millions le nombre de Roms en Europe, particulièrement nombreux en Roumanie et en Bulgarie. Pendant des siècles ils ont été chassés de pays en pays. Plus de 2300 Roms se sont installés en Seine-Saint-Denis, soit environ 50% des Roms d'Île-de-France. En l'absence de possibilité d'accéder à un hébergement, ils s'organisent pour trouver un abri, créant de véritables bidonvilles sur des terrains insalubres, sous des échangeurs d'autoroute. Leurs conditions de vie sont particulièrement précaires. Ces populations extrêmement fragiles sont en proie à la misère et à l'exclusion. Si la mendicité leur permet de survivre, ils ne sont nulle part les bienvenus. Jamais la pression policière n'a été aussi forte et les expulsions se succèdent, jusqu'à 5 fois en 2 mois pour certaines familles.
Crédit photo: boulesteix.blog.lemonde_____
D'autres reçoivent une "obligation de quitter le territoire français ». Cette situation est d'autant plus inacceptable quand elle touche des enfants en âge d'être scolarisés. Des chrétiens sont en lien régulier avec ces populations, à travers diverses associations demandant aux autorités de réfléchir à des modalités d'accueil digne et d'intégration des Roms, comme cela se pratique déjà avec succès sur certaines villes.

Des municipalités, avec le soutien de la sous-préfecture de Seine-Saint-Denis, décident de mettre en œuvre une réelle alternative aux problèmes de logement pour enrayer la multiplication des bidonvilles.

A ce jour plusieurs villages ont vu le jour: Aubervilliers, Saint-Denis, Montreuil, Saint-Ouen …

L'objectif est de permettre aux Roms de faire reconnaître leurs droits grâce à un accompagnement social. Tous les enfants du projet en âge d'aller à l'école sont scolarisés. C'est une des priorités. Une parole d'Église est difficile, car les situations sont parfois confuses, mais nous savons aussi qu'on ne peut se taire devant les atteintes portées à la dignité et à la vie de ces personnes. Être une Église qui fait grandir, soutenir ce qui naît, faire confiance, donner des points de repères : c'est ce que nous partageons en aumônerie régionale des gens du voyage et au collectif des Roms, avec ceux qui portent le même souci sur le terrain auprès de ces populations."