"Les habits neufs de la Toussaint"


"... La Toussaint, rappelle l'épiscopat, fait partie des principales fêtes du calendrier liturgique chrétien (avec Noël, Pâques, l'Ascension, la Pentecôte et l'Assomption). C'est la fête de tous les saints, qu'ils figurent ou non dans le calendrier.
Cette fête est aussi "l'occasion de rappeler que tous les hommes sont appelés à la sainteté, par des chemins différents, parfois surprenants ou inattendus, mais tous accessibles", rappelle la Conférence des évêques de France.
Mais beaucoup de Français confondent la Toussaint et le jour des morts (le 2 novembre), dédié au souvenir des morts de la famille et occasion traditionnelle de visite au cimetière.
Même cette tradition est en léger recul, selon un sondage réalisé par le Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) pour la Chambre syndicale nationale de l'art funéraire (CSNAF).
Le même sondage montre que les Français sont de plus en plus nombreux à préparer eux-mêmes l'organisation de leurs obsèques ou à envisager de le faire. Traditionnellement, ce soin était laissé aux familles, qui dans l'immense majorité n'avaient qu'à se conformer aux rituels religieux, et s'habillaient de noir de la tête aux pieds pendant des mois (un an pour le conjoint, neuf mois pour un parent).
Le Christ et les saints - icône orientale__----_____

Actuellement le deuil n'est plus visible, la pratique religieuse recule et 25% des morts sont incinérés.
François Michaud Nérard, directeur des Services funéraires de la Ville de Paris, parle même de "révolution de la mort".
"Pèlerin magazine" a publié un hors-série intitulé "Face à la mort - comment se reconstruire". L'un de ses auteurs remarque que toutes les sociétés primitives ont développé un culte des morts alors qu'au contraire, le monde occidental est en train de gommer les rites : "La mort n'est pas seulement refusée, elle est déniée dans une société travaillée par un rêve d'immortalité ou plutôt d'amortalité."
La même publication fait le tour des croyances et rites dans les diverses religions et familles de pensée et donne la parole à Soeur Emmanuelle, morte centenaire, qui avait affirmé: "ma mort sera le plus beau jour de ma vie".

Par Chantal VALLETTE AFP