Père Jean-Emile Anizan
(Père J-E Anizan)
Fondateur de l'Institut 'Fils de la Charité' __
"Tant qu'à se donner à Dieu, faisons-le aussi
totalement et aussi magnifiquement que possible». C'est à Clichy, dans la banlieue parisienne, que l'institut des Fils de la Charité a pris naissance.
C'était le jour de Noël 1918: tout un symbole; la naissance du Christ pauvre parmi les pauvres.
Jean-Émile Anizan, son fondateur, est né le 6 janvier 1853 à Artenay (Loiret) issu d'une petite bourgeoisie de province où son père est médecin. Le 22 décembre 1877, il est ordonné prêtre dans l'église Saint-Sulpice à Paris. Il sera d'abord vicaire dans la banlieue d'Orléans. En août 1886 il est autorisé par son évêque à entrer chez les Frères de Saint Vincent de Paul. En novembre 1887 et jusqu'en janvier 1895, il exercera son ministère dans le quartier de Charonne près de la Place de la Bastille à Paris. En 1907, à la mort du P. Leclerc, supérieur général de la congrégation, le P. Anizan est élu supérieur général des Frères de Saint-Vincent-de-Paul. La tempête liée à la crise moderniste, que traverse l'Église catholique, provoque de graves tensions au sein de la congrégation. L'accusation de "modernisme social" pèse sur la congrégation et son supérieur général. Suite à une visite apostolique décidée par Pie X, le P. Anizan est destitué de ses fonctions de supérieur général de sa congrégation le 14 janvier 1914. Très marqué par cette épreuve, il part en retraite à la chartreuse de Pleterje (Slovénie) pour faire le point. A l'éclat de la Grande Guerre mondial, toujours dans cette volonté d'être au plus prêt des hommes qui souffrent, il s'engage, le 6 août 1914, comme aumônier militaire bénévole dans la région de Verdun. De graves problèmes de santé l'obligeront quitter le front de Verdun en janvier 1916 et rentrer sur Paris. Entre temps, le pape Benoît XV a succédé à Pie X. Benoît XV, qui avait été aussi lui aussi "soupçonné" de modernisme étant évêque, voyant que le dossier du P. Anizan avait été mal réglé, décide de reprendre les choses en main et de demander au P. Anizan rien moins que de fonder une nouvelle congrégation. Le pape lui-même choisit le nom, "les Fils de la Charité". "Fils de la Charité» ; c'est-à-dire les Fils de Dieu-Charité. En 1926, le P. Anizan co-fondera également avec sœur Thérèse Joly, les Auxiliatrices de la Charité, le branche féminine de la congrégation en quelque sorte. En mars 1927, le P. Anizan rencontre l'abbé Cardijn, fondateur de la JOC, et via l'Union des Oeuvres, lui permet d'avoir une tribune importante qui permettra, lors du congrès de Reims, d'introduire la JOC en France. Le P. Anizan meurt dans la nuit du 30 avril au 1er mai 1928 au presbytère du Bon Pasteur à Paris, pas très loin de ce quartier de Charonne qu'il avait tant aimé. On célèbre sa mémoire le premier mai, fête des travailleurs et date surtout de sa mort. Aujourd'hui Aujourd'hui les Fils de la Charité sont présents dans 12 pays pour perpétuer l'Esprit d'Anizan et faire connaître aux milieux populaires du monde qu'ils sont aimés de Dieu. La vue de Jésus guérissant, encourageant et évangélisant les foules fascinait le Père Anizan. Il ambitionna une communauté de religieux apôtres qui puissent porter ce même message d'espérance et qui puissent, comme pasteurs, cheminer dans la foi avec le peuple. Les prêtres qui ont la charge pastorale des trois paroisses de Saint-Ouen sont membres de cet institut. "
"On n'est pas assez imprudent..." (J-E. Anizan)
"Être tout à Dieu, tout au Monde Ouvrier, tout à l'Église. Avoir le mal de Dieu, le mal du peuple" (J-E. Anizan) Bibliographie Jean-Emile ANIZAN, Quand la Charité s'empare d'un homme Éditions du Cerf-Paris 1992, (réédité en 2003) Jean-Yves MOY, Le Père Anizan prêtre du peuple éditions Cerf-Paris 1997 - Thèse d'État Jean-Yves MOY, Petite vie du... Père Anizan, Éditions Desclée de Brouwer-Paris 2000 |