Éditions
Obsidiane
|
|
Emmanuel Moses
Comment trouver
comment chercher
|
|
|
|
«
La rencontre
ou l'épiphanie comme commencement d'une quête qui
trouve son terme dans une recherche abyssale : tel est le cheminement de
ce livre. Car voir, c'est voir l'abîme, dit Nietzsche. Un
ciel normand est un grouffre au-dessus des champs et jusqu'à
la mer. Une figure géométrique creuse un trou
noir qui mène de la vie au cimetière et finit par
englober la mort. Le losange est le signe de reconnaissnace qui
parcourt le texte en cinq mouvements, où le tempo est vers
coupé de prose, où le souffle est flot de l'âme, opaque,
secret... souffle de vie. » Ainsi Emmanuel Moses
définit-il ce quatrième livre de
poèmes à nos éditions, et
ça n'est pas le moins original, tant par son
écriture que par son architecture.
|
Extraits
Les grues reviennent dans ce
ciel bleu d’arrière-plan
l’âme a fait des rêves!
elle a suivi les yeux et toute la trôlée des sens
elle se glisse dans les maisons roses
les agite de son infini
il y a alors du mystère qui s’allume aux
fenêtres
la porte vibre comme la peau du ventre
les grues ont détrôné les autres oiseaux
elles volent en formation à travers le jour
sortes de fourmis aériennes
des petits chemins se déroulent sur la pente des collines
ou se tendent à la manière de cordes
on peut sérieusement dire que les nuages nous trompent
de arbres chargés de fruits naissent du soleil
ils respirent silencieusement
ils fendent la pensée silencieusement
Les persiennes grincent dans
le soir
il a pitié de nous
il est beau de paraître ne pas vouloir finir
les bandes d’oiseaux passent
quelques nuages aussi
mais l’instant demeure
et
l’or!
Le ciel habillé
il a plu naguère
la lumière avait été chassée
par
un ciel pierreux
comme une traînée peut l’être
des quartiers nobles
vers une
périphérie pauvre et vile
mais une cloche a annoncé son retour
quelqu’un a sifflé dans le soir
un amoureux attend sa belle
les corps se trouveront plus tard
sous le feuillage dense de la nuit
il semble tenir le bourdon à tous les battants qui se ferment
son coeur un peu alarmé
a bu l’apaisement aux vastes couleurs
à cette eau éclatante…
|
Haut de page
|
|