Éditions Obsidiane

Nimrod

Babel, Babylone

(Prix Max Jacob, 2011)
 

Il y a dans le nouveau recueil de Nimrod quelque chose de très circonvoisin de Césaire et Senghor, qui suit l’un sur le chemin de la rébellion supérieure, et l’autre sur celui de la pacification par la langue. Un homme cherche sa vie dans sa vie même, comme une boussole qu’il aurait découverte dans l’âge mûr et qui le réoriente par le poème. Il revisite alors le demi-siècle de son existence sur terre – de son quartier d’enfance à New York, de la poussière ndjaménoise à la neige d’Ann Arbor.



Extraits


Les murs (extrait)

Qui me redonnera l'odeur de la maison d'enfance
Ses murs maculés de mes pêintures naïves
Cette feinte fraîcheur cette réelle présence
Qaund la pénombre devient une amie de haut lignage

J'inhale une forme d'angoisse sans lendemain

Dieu est mon orgueil je ne manquerai de rien
Toutes les peines du cœur ne valent pas
La douleur d'avoir à composer avec le soleil

L'espérance l'usure la pensée – quelle barbarie faite
Aux murs quel danger gravé sur leur partition
J'inhale une odeur de bonheur sans raison


Babel, Babylone (extrait)

Au loin le remugle des cochons. Comme ces derniers,
Nous ne dormons jamais que sur des litières de paille.

Nous reniflons le pays. Le vendeur d'eau à la criée
Viendra déverser sur nous une douche bienfaisante

Vendeur d'ondes, vendeur de paille; pourvoyeurs d'infini,
Tous hommes de peine, tous magiciens du jouïr...




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