Éditions Obsidiane

 

Marie-Claire Bancquart

(1932)
 

Marie-Claire Bancquart est née dans l'Aveyron en 1932. Membre de l'Académie Mallarmé, elle est poète, romancière et essayiste (auteur d'ouvrages critiques notamment sur les surréalistes). Elle a été professeur de littérature française dans plusieurs universités ; elle est actuellement professeur émérite à la Sorbonne (Paris-IV). Elle a reçu de nombreux prix de poésie ainsi que le Grand prix de l'essai de la Ville de Paris et le Grand prix de critique de l'Académie Française.

« Je suis quant à moi très attirée par les « choses de rien » : couleur de légumes tombés sous les étals du marché ; flaques-miroirs ; odeurs d'un porte-monnaie ; détail de sculpture, très soigné malgré la grande improbabilité qu'on le regarde, tout en haut d'une colonne d'église ; insectes fragiles et de structure complexe qui vous tombent sur un doigt, l'été. Tout cela vit fort, à la dérobée, et nous fait crier : « Terre! »



Bibliographie

Poésie

  • Mais, Vodaine, 1969
  • Projets alternés, Rougerie, 1972
  • Mains dissoutes, Rougerie, 1975
  • Cherche-terre, Saint-Germain des prés, 1977
  • Mémoire d'abolie, Belfond, 1978
  • Voix, Édition numérotée sur papiers du graveur Marc Pessin, 1979
  • Habiter le sel, Pierre Dalle Nogare, 1979
  • Partition, Belfond, 1981
  • Votre visage jusqu'à l'os, Temps Actuels, 1983
  • Opportunité des oiseaux, Belfond, 1986
  • Opéra des limites, José Corti, 1988
  • Végétales, Les cahiers du Confluent, 1988
  • Sans lieu sinon l'attente, Obsidiane, 1991
  • Mouvantes, Édition numérotée sur papiers du graveur Marc Pessin, 1991
  • Dans le feuilletage de la terre, Belfond, 1994
  • Énigmatiques, Obsidiane, 1995 (Prix Supervielle, 1996)
  • La vie, lieu-dit, Obsidiane / Le Noroît, 1997
  • Signes d'alphabet, Édition numérotée avec eaux -fortes de Jean-Louis Viard, 1998
  • La paix saignée, précédée de Contrées du corps natal, Obsidiane, 1999 (Prix de la Société des gens de lettres, 1999)
  • Voilé/ dévoilé, Trait d'Union (Montréal), 2000
  • Rituel d'emportement (Anthologie), Obsidiane / Le Temps qu'il fait, 2002
  • Avec la mort, quartier d'orange entre les dents, Obsidiane, 2005 (Prix Kowalski - Ville de Lyon 2005; Prix Verlaine de l'Académie française)
  • Verticale du secret, Obsidiane, 2007
  • Terre Énergumène, Le Castor Astral, 2009
  • Entre marge et présence, Écrits du Nord / Henry, 2009
  • Explorer l'incertain, L'Armourier, 2010
  • Violente vie, Le Castor Astral, 2012

Romans

  • L'Inquisiteur, Belfond, 1980
  • Les tarots d'Ulysse, Belfond, 1984
  • Photos de famille, François Bourin, 1988
  • Elise en automne, François Bourin, 1991
  • La saveur du sel, Bourin/ Julliard, 1994
  • Une femme sans modèles, Éditions de Fallois, 1999
  • Impostures (récits), L'Armourier, 2007

Essais critiques

Marie-Claire Bancquart a écrit des livres de critique, sur la période 1880-1914 (Maupassant conteur fantastique, Minard, 1976, rééd. 1993; Anatole France, un sceptique passionné, Calmann-Lévy, 1984; Images littéraires de Paris fin de siècle, la Différence, 1979; Paris "Belle Époque" par ses écrivains, Adam Biro, 1997; Fin de siècle gourmande, 1880-1900, PUF, 2001), et sur la poésie moderne et contemporaine (Paris des surréalistes, Seghers 1973; direction du livre collectif Poésie française 1945-1970, PUF 1995).
Éditions commentées d'Anatole France (Oeuvres, La Pléiade, 1984-1994), de Maupassant (Imprimerie Nationale et "Folio").
Nombreux articles sur les poètes contemporains dans des revues (Europe) et publications de colloques. Direction du colloque André Frénaud, à Cerisy-la-Salle, 14-21 août 2000.

Á consulter

  • Á la voix de Marie-Claire Bancquart, Cherche-Midi, 1996
  • Marie-Claire Bancquart, revue La Sape, nov. 1998
  • Marie-Claire Bancquart, revue Autre Sud, juin 2000
  • revue Nu(e), janvier 2001


Extraits

*

Dormeuse j'ai plaisir
aux nuits agiles.

Je serre bien la lune
entre les dents.

Silencieuse éloquente
je caresse une feuille
une mouche, une odeur.

Je fais retraite
dans un passage passager.

*

En hiver, la saveur amère du laurier-rose
tenta les enfants que l'on voit
mort autour du puits. Les cavaliers passent.

À son jusant, le jour marque d'algues ennuagées
l'horizon couleur fer.

Les ombres
sont exagérées par la neige.

C'est peut-être un massacre des Innocents
ou le maigre pays de Dieu, quand l'homme
lève son verre à la solitude.


Énigmatiques (Obsidiane, 1995)